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Maurille DETROUX-missionnaire

Maurille Louis DETROUX est né à Harzé le 11 mars 1859. Il est le fils de Hubert Joseph DETROUX (4 octobre 1825-14 septembre 1892) et de Marie Françoise Constance MOUSNY (13 décembre 1817-28 février 1896).

 

Maurille et ses 5 frères et sœurs vivent à la ferme du château que ses parents exploitent depuis 1842 quand le notaire AUBERT de Ciney achète le château aux héritiers de Ferdinand de BERLAYMONT. Son frère ainé Léon, né en 1852, ses études terminées au grand séminaire de Liège, célèbre sa première messe à Harzé en 1875.

 

En 1873, Maurille, réputé boute-en-train, subit un double traumatisme: suite à un changement de propriétaire (Pierre FERMONT achète le château et la ferme), sa famille doit quitter Harzé pour une autre ferme à Bomal, et sa plus jeune sœur meurt à treize ans dans ses bras, le jour de la fête du Sacré-Cœur.

 

En 1879, il fait part à ses parents de sa vocation sacerdotale. Ceux-ci s’y opposent avant de fléchir, en 1880, sur les instances de leur fils aîné. Maurille avait interrompu, à l’âge de quinze ans, le cycle des humanités anciennes qu’il suivait au petit séminaire de Saint-Roch-Ferrières: il désirait être agriculteur et prendre la suite de son grand-père et de son père dans l’exploitation familiale à Bomal. Aussi s’inscrit-il dans un institut de Turnhout accessible aux vocations tardives, dépourvu du bagage indispensable pour entrer d’emblée dans un séminaire.

 

Le 6 août 1875, Gabriel García MORENO, président de l'Equateur est assassiné. Il lui est reproché, entre autres, d’avoir voué l’Equateur au Sacré-Cœur. Maurille s’est passionné pour ces événements. Il a choisi sa voie: il sera jésuite équatorien. En 1881, il quitte définitivement sa famille et son pays pour entamer sa formation en Espagne dans la province jésuite de Bétique. Il la termine à Quito (Equateur) où il est ordonné le 23 juillet 1892 au collège de Pifo. Il y demeurera jusqu’en 1895. Sa mémoire y est toujours vivante.

 

De 1895 à 1897, il exerce son apostolat dans la province amazonienne du Napo. Son activité dérange le pouvoir central, il apprend qu’il est l’objet d’un ordre de capture et, à cheval, il s’enfuit en Colombie. Sa chevauchée, à travers les obstacles de la forêt vierge, est toujours considérée, sur place, comme une épopée.

 

Etabli à Pasto (Colombie), il y demeure jusqu’un 1903 comme curé. Sa correspondance avec son frère Léon, en charge de la paroisse Sainte-Marguerite à Liège, faubourg en pleine voie d’urbanisation, éclaire leurs personnalités respectives. Léon est un démocrate chrétien convaincu, il influence son frère qui, à son tour, lui communique son ascèse rigoureuse, à la limite d’un dolorisme hispanique. Tous deux soutiennent la Ligue du Sacré-Cœur. Mais Maurille, s’il est mystique, a, en bon paysan, les deux pieds sur terre. La région de Pasto est arriérée au plan matériel; à la demande de son pasteur, un groupe de paroissiens de Ste-Marguerite se cotise pour lui expédier des biens d’équipement: machines agricoles modernes, de quoi monter un moulin, une pharmacie, un atelier de menuiserie, etc.

 

En 1903, il est autorisé à regagner l’Equateur. Il est désigné comme supérieur de son ordre à Guayaquil, grand port et principale agglomération du pays. Il conservera ses fonctions jusqu’en 1917, mais dès 1916, il quittera son port d’attache pour œuvrer dans la province maritime de Manabi. La mission y est définitivement implantée en 1921.

 

Jusqu’à sa mort à Portoviejo le 31 août 1935, il a la charge d’une évangélisation en profondeur de son pays d’adoption, il s’y montre fervent zélateur du Sacré-Cœur, directeur de conscience recherché et pédagogue averti. Il est enterré dans le cimetière des pères jésuites. Mais en 1994*, ses cendres seront exhumées pour prendre place dans le chœur de la cathédrale de Guayaquil. En 1997 la procédure de béatification était toujours en cours.

 

*Du 7 au 28 juillet 1994, sous la conduite de l'abbé Jean-Pierre PIRE (curé de Harzé), 45 harzéens et Saint Rochis répondent à l'invitation des Pères Jésuites d'Equateur qui veulent honorer la mémoire de Maurille. Les Pères Jésuites de Guayaquil ont précieusement conservé la mémoire de cette figure venue de chez nous il y a maintenant plus d'un siècle. Ils se préparent à fêter le 80e anniversaire de la consécration de Maurille et à cette occasion ils honoreront sa dépouille qui sera transférée dans l'église qu'il avait fait construire. Ils souhaiteraient que cette cérémonie soit refaussée par la présence d'une délégation de Harzé et de Saint Roch, leur vœux sera exaucé.

 

Pendant 18 jours, Harzéens et Saint Rochis seront reçus et guidés par diverses communautés d'Equateur et de Colombie où "Maurilio" comme l'appellent les Equatoriens, est passé et a séjourné. Ils suivront ainsi, pas à pas, les traces de sa vie de missionnaire. Joseph BONMARIAGE, bourgmestre de Harzé à l'époque, a eu l'occasion de prononcer un discours en l'honneur du Père DETROUX, bâtisseur de plusieurs églises dont celle de Quito. Le 25 juillet, une eucharistie est célébrée par le Père DEDRANA, Ulrich DETROUX et l'Abbé PIRE, au cours de laquelle a lieu le transfert des cendres de Maurille. Le soir, le maire de Guayaquil, ex-président d'Equateur, donne une soirée de gala en l'honneur de la fête de la ville. Le lendemain la délégation est reçue par l'Ambassadeur de Belgique et son épouse dans leur maison privée.

 

Date de dernière mise à jour : 24/10/2021

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