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Le moulin , la brasserie ...sous l'ancien régime.
L'agriculture et l'élevage étaient les principales ressources de la population de Harzé. Les manants étaient surtout des cultivateurs. Les principales céréales cultivées étaient l'épautre, l'avoine, le froment, le seigle et l'orge. Les topinambours et pommes de terre n'apparaissent qu'au 18e siècle.
La population comptait aussi beaucoup de bûcherons, mais la principale industrie était celle du fer. Les gisements se trouvaient à Pavillonchamps et sur Betnay. Le pré au fourneau rappelle que l'endroit était le siège d'une fonderie. On exploitait aussi les nouvelles minières sur le Thier du Pouhon. Plus tard, au 19e siècle, on extraira encore du fer à Piromboeuf. Mais la métallurgie se développa surtout dans le vallon du Pouhon où elle constitua la principale activité des manants et fit la richesse de la famille des Neufforge.
Nos ancêtres étaient astreints aux corvées, soumis aux banalités et au paiement de la grosse et de la petite dîme ainsi que de la taille.
L'autorité du seigneur s'exprimait par le droit de ban, autrement dit celui de publier des règlements, d'ordonner, de contraindre et de punir, qui est à l'origine de notre publication de bans, de notre arrière-ban (désignant autrefois le service armé qu'un roi pouvait exiger de ses arrière-vassaux, autrement dit des vassaux de ses vassaux) et enfin des banalités (four, moulin et pressoir) dont il imposait l'usage aux manants. Était donc "banal" ce qui était destiné à une utilisation en commun, et le sens de l'adjectif évolua en ce sens : banal devint commun. (J.L. Beaucarnot - Qui étaient nos ancêtres - éditions J.C.Lattès).
Le moulin banal : banal voulait dire que les manants étaient obligés, moyennant redevance, d'y faire moudre leurs grains et d'y faire cuire leur pain. Peu avant 1690, au temps du seigneur comte d'Aspremont-Lynden, une ordonnance rappelle à l'ordre et condamne à l'amende les manants de Harzé, qui, depuis six semaines, ont déserté le moulin du village pour faire moudre leurs grains et cuire leur pain "hors la banalité".
En 1631, le moulin s'accompagnait d'une maison vieille et détériorée et d'une grange. Il se trouvait déjà à l'endroit actuel, avec son étang.
Une estimation faite le 5 mai 1683 estime que l'ensemble de bâtiments vaut 194 florins Brabant et 5 escalins ( monnaie de l'époque). Le moulin appartient alors au meunier Lambert de Grosfays.
Pareille estimation est effectuée le 1er mai 1690, à l'entrée du meunier Gérard de Houssonloge pour 402 florins et 10 sous, bien que la roue et le rège (crible) soient trouvés entièrement défectueux.
Par bail emphytéotique du 11 novembre 1703, Gérard de Houssonloge reprit le moulin au comte d'Eynatten afin de le reconstruire.
Gérard de Houssonloge, ancien officier de Harzé, échevin de la Haute-Cour de ce lieu et maître de forges à Dieupart, le revend le 19 juin 1736 à Guillaume Honhon, officier de la seigneurie de Harzé, pour la somme de 2.337 florins Brabant liègeois et 15 sous.
Le 4 mai 1739, une nouvelle visite constate que le moulin est en bon état, à part quelques défectuosités dans les écuries. Cette visite était faite à la demande de Guillaume Honhon, les experts étaient Pacquay Magis et Jacques Lahaye, le meunier Simon Leloup.
En 1769, les archives signalent que le moulin appartient au seigneur baron de Rahier. La déscription est la suivante : " une maison moulin banal escuries et grenge avec trois fours, cinques etangs y compris celuy du fond de Warmonfosse, qui ne servent qu'a fournir l'eau au moulin, contenant deux jouneaux et 22 verges ".
Le petit moulin.
Il existait un second moulin en aval du premier. Les archives parlent en 1567 "d'un journal d'aisemence, gisant près de la terre Ste.Anne, est vendu par la Communauté de Harzé, à la chandelle ardente et éteinte, à Simon J.F. Lowette, comme le plus et dernier enchérisseur, pour la somme de quinze dallers et demi, au profit de Madame la noble comtesse d'Arembergh, Marguerite de la Marck, épouse de Jean de Ligne et dame de Harzé, pour employer l'argent de la vendition à l'édification et érection d'un neuf moulin à faire en pré Thiryar**, pré du Seigneur". et en 1577 "d'un neuf moulin en preit Thiriart et en 1630 , à côté du "moulin à la fontaine" , elles signalent l'existence d'un "petit mollin joindant en haut au doyaire du curé , en bas au preit Thiriart". Peut-être s'agissait-il d'un moulin à moudre l'orge ( molin âs wedges ), le premier étant qualifié de "moulin à la farine".
**Pré Thiriart (wallon : Thiârt) : ancien bien seigneurial, ayant appartenu à la famille Thiriart. Au nord du Fond de la Ville, entre le Wayai et la route d'Aywaille.
Les archives en parlent jusqu'au 4 décembre 1755 "un jardin avec le verger appelé le petit moulin contenant environ un journal et 35 verges".
l'étang du moulin.
Le meunier, comme le forgeron, s'était très vite affirmé comme un homme capable de transformer la matière : un savoir-faire entouré de magie; Ne transformait-il pas le grain, souvent foncé, en farine blanche ? Ne participait-il pas à la chaîne de fabrication du pain, indispensable à l'alimentation, et sacré par sa parenté avec l'hostie ?
Le meunier, comme le forgeron, était par ailleurs un homme puissant et influent. un homme riche, et soupçonné de chercher à escroquer ses clients, en ne leur rendant pas toujours en farine l'équivalent intégral de leur apport en grains. D'autant que le meunier devait prélever le péage dû pour l'utilisation du moulin seigneurial, péage levé évidemment en nature, grain ou farine, et qu'il était parfois tenu d'aller chercher le grain à domicile et d'y apporter la farine.
Qu'il soit à eau ou à vent (parfois plus modestement à âne ou à bras), chaque seigneurie avait son moulin. Assez vite, pourtant, il avait échappé au seigneur qui, ses revenus ayant baissé, avait choisi soit de le vendre, soit de le délaisser selon un bail à ferme, moyennant un loyer confortable, tant en argent qu'en nature (boisseaux de froment ou de seigle).
Les familles de meuniers, généralement aisées, se succédaient dans leur moulin sur plusieurs générations, tout en s'alliant presque toujours à celles des moulins voisins (J.L.Beaucarnot - Qui étaient nos ancêtres - éditions J.C Lattès).
La brasserie banale : les manants étaient aussi obligés de faire brasser leur bière à la "brassine" banale dont le locataire avait seul le droit de tenir une taverne.
A l'origine la brassine se trouvait "en-dessus de la ville vers midi" ( la "ville' était en ce temps-là le Fond de la Ville actuel ). Elle était, en 1631, en si défectueux et si chétif état qu'elle était devenue inhabitable. C'est à cette époque qu'un nouveau bâtiment fut construit en lieu et place de l'ancien. C'est ce qu'indique une pierre aux armes d'Ernest de Suys et de son épouse de Lynden avec la date de 1632, pierre apposée sur la vieille maison "Kennal" (démolie vers 1960). C'est là que se rendait la justice en 1700, et non dans la Halle. Au début des années 1900 on pouvait encore voir des restes de la Halle dans l'atelier de Ferdinand Bouchat qui a fait place à la maison d'Armand Quoibion ( entre le château et le haut du thier de L'Ete). La maison Kennal appartenait à la famille Godinas depuis 17 juillet 1730.
La nouvelle brassine fut construite dans la cense Martiny, tenue en 1703 par Jean Marthoz. Le comte d'Eynatten l'avait achetée en 1722 à Melle. Ernestine de Martiny, ainsi que d'autres biens, pour la somme de 2.500 écus argent vieux. En 1738, le comte remettait la cense Martiny à Catherine et Marion Piret pour y tenir franche et unique taverne. C'est le restaurant "Vieux-Harzé" actuel. Mathias Lierneux, qui en était locataire avant la Révolution Française, l'acquit et la transmit à ses descendants Lierneux et Flohimont.
Le "Vieux-Harzé" est sans doute la plus vieille maison du village, après le moulin. Il en est d'autres tels le presbytère (1763), l'ancienne école et maison communale au pied du vieux cimetière (bas du Thier de l'Ete) ( 1773), l'ancienne maison Gillard (1783) au Fond de la Ville, la maison Bodson (1789), la maison Dachouffe, ancienne maison Legrand, (1798).
S'il est de vieilles demeures à Harzé, il est aussi de vieilles familles. Beaucoup de noms ont disparus depuis le recensement des 413 habitants de 1740, tels les Clamant, les Lowette, les Cawyay, les Crespin, les Delbaume, les Fiou, les Lhoste, les Passay. Les plus anciennes familles actuelles ou connues des vieux Harzéens sont, sur la base d'un recensement de 1740 : les Bodson, Bonfond, Chevron, Decolle, Dodrimont, Dogné, Godet, Godinas, Grégoire, Henoumont, Houssonloge, Jacquemin, Lecrompe, Leloup, Lierneux, Minguet, Mossay, Rixhon, Rousseau, Vieujean, Wuidar.
à gauche, un peu en retrait, la maison où était la brasserie et la taverne.
La forge : au même titre que le moulin, le four et la brasserie, il semble que la forge ait été souvent fondée par le seigneur et mise à l'origine à la disposition des paysans contre l'acquittement d'un droit d'usage.
Le forgeron était un homme respecté, qui devait pour partie son prestige à la pratique d'une technique aussi rare que mystérieuse, lui permettant de produire non seulement des outils et divers instruments et matériaux, mais aussi de fabriquer des armes et des instruments de mort et de torture.
Par l'exercice de son métier, le forgeron maîtrisait à la fois l'eau, l'air et le feu. Il était fier, tout comme saint Eloi, son patron, qui avait, selon la légende, osé se mesurer au Christ qui l'avait "mouché" en tranchant devant lui la patte d'un cheval, pour la ferrer plus commodément et la remettre ensuite à sa place.
La forge sera un de ces lieux dit de "sociabilité" où les hommes échangeront idées, comme ils le font au moulin et comme les femmes le font au lavoir ou à la fontaine. Le ferrage des animaux de trait, auquel s'ajoutaient souvent des activités de charron, faisait du forgeron un des tous premiers acteurs de la vie économique. Sa présence constante sur place lui vaudra souvent, avec l'aubergiste et plus tard l'instituteur, d'être pris à témoin dans les actes officiels (actes notariés ou actes d'état civil), et d'être élu maire dans les petites localités. (J.L. Beaucarnot - Qui étaient nos ancêtres - éditions J.C.Lattès).
Á Harzé, la forge se trouvait au "Fond delle Ville", dans la partie basse du village, endroit où se trouve toujours un atelier de construction et de matériaux.
à gauche, au premier plan, le bâtiment où se situait la forge.
La ferme de Piromboeuf : d'origine médiévale, Pirombou, qui veut dire en ancien wallon "bois de Piron", est signalé dès 1415. Une partie du domaine faisait à l'origine partie de la seigneurie d'Aywaille ( en revanche, Harzé comprenait le sud d'Awan et s'allongeait jusqu'à l'Amblève, où il englobait Raborive ).
Cette bâtisse, qui à l'origine était une gentilhommière en pierres du pays, à été construite vers l'an 1200.
En 1584, Ogier Boileau, seigneur des Pouhons, acquit la moitié de la propriété. Son fils, Nicolas, légua la ferme à sa fille Marguerite, qui en disposa en faveur de son mari, Gilles de Neufforge, lequel y demeurait en 1651 et mourut en 1669. Ses biens passèrent à ses deux filles Claire-Françoise, épouse de Crespin de Gallez, et Ernestine, femme de l'échevin Pierre Godinas. A la mort de son épouse, Pierre Godinas et son fils Jean-François (vicaire de Xhoris en 1735) reçurent, en 1684, les biens de Gilles de Neufforge qui se trouvaient dans la seigneurie de Harzé, tandis que Crespin de Gallez et les autres héritiers obtenaient le reste, dont Piromboeuf. En 1732, Ferdinand de Gallez était propriétaire de Piromboeuf. En 1787, c'était Aimé (?) Richald de Piromboeuf (+ 1828) et en 1842 la ferme était encore en possession de cette famille.
Elle passera ensuite aux familles Fermont, Chaudoir et de Potter d'Indoye. Aujourd'hui c'est la famille Grenson qui en est propriétaire.
Piromboeuf fut un nom porté par une famille illustre qui fournit un curé à Dieupart, un cistercien et un magistrat bailli et mayeur d'Esneux, échevin et greffier d'Aywaille et Remouchamps.
Tous trois ont leur pierre tombale dans l'église de Dieupart.
La ferme de Paradis : en 1656, Remy Minguet était fermier de Paradis. La ferme appartenait alors à Antoinette de Boileau. Le 25 septembre 1656, elle la vendit à Gilles de Rahier, époux de Marguerite de Fraipont. A la mort de son mari, Marguerite passa la ferme par acte de vente du 22 août 1679 à Balthazar de Rambach, capitaine d'infanterie de Sa Majesté Catholique le roi d'Espagne.
La ferme resta dans cette famille jusqu'au 7 mars 1727, date à laquelle Ferdinand de Rambach, devenu colonel, et qui demeurait à Paris, vendit le domaine à Messire Gérard de Houssonloge, curé de Sougné, pour la somme de mille écus de Navarre, trois florins Brabant et quinze sous.
Le 15 novembre 1764, Gérard Houssonloge céda la ferme à Antoine-Joseph Lallemand, droguiste à Liège, pour 90 louis d'or de France et 19 florins Brabant.
Le 4 janvier 1794, la veuve Lallemand vendit Paradis à Charles-Antoine de Favereau, baron du Saint Empire. La propriété est restée dans les mains de cette famille jusqu'à nos jours.
La ferme de Paradis porte les millésimes 1685 et 1766, mais elle est en réalité bien plus ancienne.
Au 19e siècle, la révolution Française a fait son oeuvre, les droits seigneuriaux sont abolis. La communauté a fait place à la commune, avec son conseil communal. Après la révolution, les guerres napoléoniennes et l'indépendance conquise, le village se modernise et se développe. Les vieilles masures en torchis, avec colombages et toit de chaume sont démolies et remplacées par des habitations solides et cossues en belle pierre bleue du pays. Carrières et chaffours ( en 1833, Harzé possédait 4 fours à chaux, 3 en 1841 ) sont exploités pour bâtir "à chaux et à sable" la plupart des maisons qu'on y voit aujourd'hui, et dont plusieurs affichent l'année 18.. .
La vieille école et maison communale du Fond de la Ville est remplacée par un imposant bâtiment situé sur le haut du village. Il est l'oeuvre du maître-maçon Joseph GOFFIN de Pavillonchamps et du maître-menuisier Mathieu MINGUET de Paradis. Il fut construit en 1853-54, sous l'égide du bourgmestre Hubert AMAND et du receveur Mathias FONTAINE. Le prix de cette construction s'élevait à 9.839 francs et 43 centimes...La nouvelle école fut inaugurée par l'instituteur Louis BODSON, suivi de Victor LERUSE, Joseph LESENFANS , Zoé LEGRAND et leurs successeurs.
L'année 1880 vit surgir deux autres écoles, celles de Houssonloge, confiée à Victor COLLARD et l'école catholique.
Les vieux bâtiments de la cense, dans la grande cour du château, sont démolis et le châtelain FERMONT construit une ferme moderne au début de la route de Xhoris.
La nouvelle église est construite (voir la page "l'église").
Les principales ressources restent l'agriculture et l'élevage, avec le commerce du bois. Le bétail ovin était particulièrement nombreux dans le passé et le métier de "herdi" (berger) important. Il y avait d'ailleurs un chemin appelé Herda-voie. Il allait d'Awan, par Niaster et Wenhister, jusqu'à Priester ( orthographe véritable, Wenhistet et Priestet étant des formes wallonnes, comme Niastet).
On filait la laine à domicile. Chaque foyer avait son rouet et chaque village son ou ses tisserands, tels Philippe MOSSAY en 1802 et Henri-Joseph FLOHIMONT, venu de Tavier s'établir et faire souche à Harzé en 1817.
La population augmente, des 413 habitants de 1740, on est passé à 750 en 1841, à 845 en 1851, à 960 en 1862, à 990 en 1885, à1042 en 1892 et à 1166 en 1900. On ne peut pas dire que c'est déjà la véritable démocratie, sur les 960 habitants de 1862, bien peu étaient admis à voter lors des élections. La liste des citoyens à part entière se résumait à 9 :
AMAND Hubert, propriétaire né à Harzé en 1798 payant 43,79 francs de contributions.
BODSON Louis, négociant né à Awan en 1830 payant 63,30 francs
BULTOT François, propriétaire né à Samré en 1785 payant 54,30 francs
GABRIEL Jean-François, meunier né à Sprimont en 1820 payant 98,09 francs
LARDINOIS Antoine, négociant né à Harzé en 1798 payant 93,48 francs
LEGRAND Antoine, aubergiste né à Harzé én 1804 payant 49,85 francs
LECROMPE Philippe, propriétaire né à Harzé en 1808 payant 44,42 francs
NAMOTTE Philippe, négociant né à Herstal en 1799 payant 51,31 francs
THONUS Auguste, notaire né à Sprimont en 1820 payant 84,00 francs
Le 20e siècle : le dernier four à chaux s'est éteint après la guerre 14-18 et l'industrie de la pierre à pris fin à Harzé. Le calcaire a cédé sa place au grès et à la brique dans les constructions. L'industrie du bois diminue et l'élevage a pris le dessus sur la culture des céréales. La main-d'oeuvre agricole diminue fortement. La construction suit à un rythme accéléré. En 1961, sur 338 logements, on comptait 287 premières résidences et 44 secondes ( 7 logements inhabités ). En 1968, sur 410 logements, on compte 325 premières résidences et 82 secondes ( 3 logements inhabités ).
En 1972, la population se monte à un millier. Elle a suivi une courbe descendante, principalement à cause de l'exode rural mais celui-ci est compensé de plus en plus par l'exode urbain.
La chapelle Ste.Anne des Pouhons : concernant cette chapelle construite en 1524, je vous renvois dans mes liens au site de Marcel EVRARD d'Ernonheid. En effet, je ne saurais mieux que lui vous parler de l'histoire de cette chapelle.
La chapelle de Houssonloge: inaugurée le 13 septembre 1926, don de Mme.Edgar de POTTER d'INDOYE, qui réalisait un voeu de son époux regretté. Ce nouveau sanctuaire succédait à une antique chapelle de 1675, disparue depuis longtemps.
Date de dernière mise à jour : 26/02/2018
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