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Harzé en 1940-1945

Le village a été épargné des combats et des bombardements désastreux qu'on subit d'autres villes ou villages pas si éloignés et des atrocités commissent par les nazis, que ce soit à leur arrivée et surtout pendant leur déroute.

La résistance était présente à Harzé. Maman en a fait partie en 1943 et 1944 en transportant des armes et des messages. Son "supérieur" était Jean-Marie GILLES de Harzé, qui était lui sous les ordres du lieutenant Pierre MASSON, chef des Milices patriotiques pour la région d'Ourthe-Amblève.

D'autres résistants de Harzé dont j'ai connaissance : Ferdinand MOSSAY - Marcel SCHOLSEM - Gaston PINCHART - Jacques ADAM - André JACQUEMIN - Jean DELVAUX - Raphaël TOUSSAINT - Raymond LARDINOIS - Maurice SCHOLSEM - Joseph FARINE - Pol DACHOUFFE - Jules RIXHON ...

Maman travaillait à cette période à la maison Vilour à Aywaille et a transporté à plusieurs reprises des documents qu'elle roulait et cachait dans le guidon de son vélo (en enlevant la poignée puis en la remettant). Un jour les papiers étant trop épais pour être roulé, elle les avait déposé au fond d'un sac à provisions, cachés sous des épluchures de pommes de terre et sous sa paire de sabot. Au carrefour de la route vers Awan, au chalet à Aywaille, un soldat allemand l'arrêta, enleva les sabots et fouilla dans les épluchures en disant : ah ! pour les lapines ! puis il remit les sabots et la laissa passer.  

                  

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Texte de Mr. FARINE, résistant: "Pauline RIXHON notre courrière dans la résistance, une personne discrète qui menait son action avec fermeté".

"Déjà à l'aube du parachutage à la plaine de Piromboeuf effectué par d'audacieux aviateurs anglais, Pauline enfourche sa bonne vieille bécane avec son grand sac bourré d'armes, elle va les porter aux différents chefs de groupe, au mépris de sa vie, à Comblain-au-Pont, véritable repaire de francs-tireurs, ainsi qu'aux partisans du colonel BOURGUET alias commandant Etienne, véritable plaque tournante de la résistance, inculquant à ses hommes une admirable discipline. Elle dépendait directement de notre chef: Jean-Marie GILLES.

Aujourd'hui encore, je me demande souvent où elle puisait cette foi en la victoire ? Elle avait conscience qu'elle jouait sa vie étant donné l'appareil répressif de la Gestapo. Une fois capturée,c'était l'exécution immediate dans les vingt-quatre heures,comme les imprimeurs clandestins. En dépit de ces nombreuses perspectives, Pauline poursuivait inlassablement sa dangereuse besogne. Comme je le confiais, lors d'une réunion, à notre dévoué secrétaire M.MARQUET, ancien résistant de la première heure, ardeur défenseur de la veuve et de l'orphelin, elle est digne d'éloges.

Ne pouvant supporter une telle indignité, voila pourquoi Pauline, notre précieuse auxiliaire, oeuvrant dans la clandestinité, ajoutait un nouveau fleuron à sa couronne. Mais il fallait se méfier de tous ces mouchards que notre intrépide chef J-M GILLES, malgré tout son flair, ne parvenait pas toujours à démasquer. Pauline, douée d'un sang-froid remarquable, animée d'un esprit du plus pur patriotisme, réussit des missions que l'on pourrait qualifier d'impossibles.

Il fallait un sacré courage pour mener à terme son dangereux travail. Ainsi s'accomplissaient chaque jour ses missions clandestines qui requéraient une discrétion totalement absolue et un courage à toutes épreuves. Que les jeunes s'en souviennent ! "

 

A propos de ce parachutage de la nuit du 30 août 1944 dans la plaine de Piromboeuf, je recopie le récit fait par J.M. GILLES à Jean BOURGUET auteur du livre "Histoire de la 31e Cie de l'Armée Belge des Partisans" aux éditions "P.L. Editions" en 1983.

"Il est bon de rappeler comment se déroulait un parachutage.

Une semaine avant la date, le responsable du secteur recevait un ordre d'avertissement lui donnant une période de trois nuits prévues pour le parachutage, le message qui serait diffusé par la B.B.C., le jour même du parachutage, ainsi que l'heure approximative de celui-ci (en fonction de la pleine lune). Sur le terrain, la direction du vent était balisée par trois torches rouges et à droite de la première de celles-ci, face au vent, une torche blanche devait émettre en morse, la première lettre du message émis par Radio-Londres (ou une lettre convenue).

Fin août 1944, un agent spécial vint me transmettre verbalement un message codé et, en écoutant la radio de Londres, je n'avais plus qu'à attendre la transmission de cette phrase qui devait être pour moi le début d'une grande activité. Deux jours plus tard, j'entendis mon message. Oui, c'était bien mon message : "Pierre et Hector - Le flambeau brûle - Marie et Anne viendront vous voir ce soir".

Le décodage donnait  : " Pierre", la première lettre du message était P, cette lettre était celle que je devais émettre en morse avec ma lampe blanche afin que l'avion puisse nous identifier avant de larguer les containers. "Pierre et Hector" signifiait qu'il pouvait y avoir deux avions et deux passages de terrain. "Le flambeau brûle" signifiait armes et munitions, "Marie et Anne" : cette nuit de 23 à 3 heures.

Il était 19h30.

Je devais faire vite, car il me restait peu de temps pour rassembler les hommes sur le terrain. Ce fut mon "courrier", Mademoiselle Pauline RIXHON, qui glissa le message dans le guidon de son vélo et alla prévenir les Partisans Armés à la ferme de Paradis (Clément GABRIEL). Le responsable d'Aywaille fut contacté et je récupérai certains de mes hommes, car il était nécessaire d'être une trentaine sur le terrain.

A 22h, nous nous retrouvions tous à Harzé, près du terrain de football sur la route d'Awan. Après un briefing rapide, chacun prit sa place sur le terrain de Piromboeuf (le bord de la route qui va de Harzé à Xhoris), au milieu des gerbes de blé, et dans le calme absolu, car les Allemands passaient sur la grand-route de Bastogne à moins de 800 mètres de nous.

Il y avait un petit clair de lune. Les trois hommes avec les lampes torches rouges occupaient leur place en ligne sur 150 mètres face au vent. Avec ma torche blanche plus puissante, je me tenais sur la droite de cette ligne de manière à former une flèche qui indiquerait à l'avion la direction du vent. Et nous attendîmes...

Vers minuit, un avion passa, mais très haut, ce n'était pas pour nous. Un deuxième survint, plus bas dans le ciel, on alluma les torches, tendues à bout de bras vers le ciel...mais en vain...il passa aussi.

Tout à coup, une violente averse nous renvoya sous nos gerbes, en attendant la fin.

3h10...la pluie cesse enfin. Après un quart d'heure d'attente, je décide de renvoyer les hommes, très déçus, comme moi. Nous n'avons pas fait un kilomètre qu'un bruit de moteur se fait entendre très fort, très bas celui-là.

A toutes jambes nous courrons vers le terrain, mais nous n'avons pas le temps d'arriver au premier emplacement.

C'est près du terrain de football de Harzé que nous nous signalons à l'avion par la fameuse lettre "P". Manifestement, il a reçu le message car après avoir viré sur l'aile, il revient face au vent, droit sur nous.

Malgré la consigne de silence, j'entends partout des cris de joie, oui, c'est bien pour nous. Ce n'est que l'orage qui l'avait retardé.

La lune éclairait faiblement le terrain et nous vîmes le gros avion, la cale ouverte, nous survoler très bas et larguer une série de parachutes, suivie d'un deuxième lâcher. En tout, 18 containers remplis d'armes et de munitions. Nous les regardions tomber près de nous. C'était grandiose, ces parachutes de couleurs différentes qui descendaient comme de grandes corolles éclatantes. Après les 18 "boum" des containers frappant le sol, on détacha les parachutes. Notre camion étant tombé en panne, containers, parachutes et cordages furent portés dans le fond du terrain "Au Bois Madame" et confiés à la garde des Partisans Armés, parmi lesquels plusieurs Soviétiques.

La partage entre Partisans Armés et Milice Patriotique fut opéré, et ce fut Jules RIXHON qui, en plein jour avec un cheval et un chariot, ramena notre part dissimulée sous la paille dans sa cour à Harzé, le long de la grand-route. C'est la nuit suivante que je connus ma plus grande peur. Assurant avec Joseph FARINE la garde du chariot, j'entendis sur la route un convoi militaire se dirigeant vers Aywaille. Une moto s'arrête à 20 mètres de nous. Un Allemand se dirige droit sur le chariot. Sidérés, nous allions être obligés de tirer, quand il s'arrête et se met à uriner contre la roue du chariot. Pendant quelques secondes, nous avons pu imaginer les suites possibles d'un accrochage pour notre village. On imagine sans peine notre soulagementquand il est retourné à sa moto.

Telle est l'histoire du parachutage de Piromboeuf, mon dernier parachutage.

Je profite de cette occasion pour remercier, une fois de plus, ceux qui ont participé avec moi, de loin ou de près, à la résistance et qui ont toujours, malgré les risques, accomplit leurs tâches avec conviction."

 Geste héroïque :

Je relate ici un évènement qui mérite sa place dans cette partie réservée aux résistants et aux braves de Harzé durant la seconde guerre mondiale.

Il s'agit de la remise du diplôme d'honneur aux justes des nations décerné, malheureusement post mortem, à Jules et Lucie SCHOLSEM-CORNET.

En 1942, les parents de Marcel accueillirent dans leur foyer, outre Gaston PINCHART qui y cachait son refus de travail obligatoire en Allemagne nazie, une jeune Juive, "Stéphane", dont la famille était, comme l'étaient tous les membres de la communauté israélite, menacée d'extermination. Dès lors, Jules et Lucie "eurent trois enfants" traités d'égale façon, malgré le peu de ressources de la famille et la dureté de l'époque. Conscients des risques énormes qu'ils couraient mais les méprisant, Jules et Lucie furent généreux jusqu'au bout dans leur volonté de sauver deux jeunes vies et de rester ce qu'ils étaient : des résistants farouchement opposés au régime de la terreur nazie.

St phane

  Stéphane ZOLTAK entourée de Marcel SCHOLSEM et de Gaston PINCHART.

La famille ZOLTAK, d'origine polonaise, c'est-à-dire les parents et leurs deux filles, Szprynca (Stéphane) et Sarah, habitant à Jemeppe-sur-Meuse, fut dirigée, par l'intermédiaire d'une communauté religieuse liégeoise vers la filière de Monsieur le Curé PEETERS, de Comblain-au-Pont (fusillé par les Allemands en 1943), afin de lui trouver un refuge.

Les époux SCHOLSEM, contactés par un autre résistant, Joseph LEJEUNE, de Chambralle-Aywaille, accueillirent Stéphane, et, pendant quelque temps, cachèrent les parents dans un immeuble proche du leur, assumant leur existence et leur sécurité. Sarah, quant à elle, fut confiée à Madame MEURICE-CHERET, de Xhoris, chez qui elle partagea le sort d'aviateurs alliés dont la filière d'évasion vers l'Angleterre passait par là. Un peu plus tard, toujours grâce à la Résistance, les parents ZOLTAK se réfugièrent à Hoyemont dans une petite maison, entourés du silence des habitants de ce hameau de Comblain-au-Pont.

Stéphane, en cas de danger, trouvait un abri dans une cachette aménagée dans une grange jouxtant la maison. La famille ZOLTAK a échappé à la déportation et à la mort. Elle a pu réintégrer son domicile dès l'arrivée des troupes américaines. Les deux filles se sont mariées et ont émigré, Stéphane à Bruxelles et Sarah en Australie. Et la vie a passé, sans que se rompent les liens créés entre les deux familles. Les époux SCHOLSEM sont décédés  respectivement en 1964 et 1972.

Gaston PINCHART s'est marié à Harzé et y a fait souche.Lui aussi s'est éteint, en 1996.

Lorsque le Gouvernement israélien décida d'honorer la mémoire de l'Holocauste par la remise du Diplôme et de la Médaille d'honneur aux Justes parmi les Nations, Stéphane s'empressa de faire le nécessaire auprès de l'Institut de recherches du Mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, afin que ses parents adoptifs soient reconnus comme tels et que leurs noms soient inscrits dans l'Histoire de la Shoah. Malheureusement, ce sera post mortem. Mais Marcel qui partagea tous les risques familiaux était là...Stéphane ne l'oublia pas.

Et c'est ainsi qu'un jour de printemps 1996, M.l'Ambassadeur d'Israël remit à Marcel le diplôme et une médaille portant la mention : "À Jules et Lucie SCHOLSEM",le peuple juif reconnaissant".

Dipl me

 

Copie du diplôme et de la médaille recto-verso.(Merci à Anne-Marie BOUDART).

 

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Le 22 mai 1940, Adolphe MANSET, 29 ans, d'Ensival passe par Harzé pour se rendre chez une personne de sa famille. Sur un bout de papier il a noté un itinéraire et quelques noms de villages. Il est controlé par des S.S. qui le prennent pour un espion. Il est arrêté, sommairement jugé, condamné à être tué le lendemain et passe sa dernière nuit enfermé a Harzé. Il sera fusillé dans le parc, dans la grande prairie en face du château.

Le curé du village, l'abbé SNEEPERS, assistera le malheureux. Monsieur MANSET est resté courageux jusqu'au bout en ne voulant pas avoir les yeux bandés et a crié " Vive la Belgique" avant d'être lâchement assassiné.

Un monument sera élevé au bord de la grand'route en l'honneur d'Adolphe MANSET et des aviateurs alliés tombés sur le territoire de la commune. Il a été inauguré le 3 juin 1951.

 

 

                                                                                                                                                            Adolphe MANSET

 

La photo d'Adolphe MANSET m'a gentiment été envoyée par Monsieur Danny DELCAMBRE , responsable du site Bel-Memoral (voir mes liens), site à la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour leur pays. Ouvrage dont elle est tirée : OUVRAGE COLLECTIF , : "Héros et martyrs.1940-45 les fusillés".Maison d'éditions J.ROZEZ,S.A.,Bruxelles.

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  une petite stèle a aussi été érigée à l'endroit exact où Adolphe MANSET a été fusillé.

 

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Le 9 septembre 1944 Aywaille est libéré. Il est 18 heures et les soldats américains du 60e régiment de la 9eme division d'infanterie manquent de carburant et doivent stopper leur progression.

Pendant ce temps là à Harzé un drame est en train de se nouer. La 2de division blindée S.S. Das Reich  y est toujours présente. Cette division est de triste réputation. Elle se rend coupable en France et en Belgique de centaines de meurtres de civils (massacres de Tulle le 9 juin 44 : 218 victimes civiles dont 99 hommes pendus et le lendemain d'Oradour-sur-Glane : 642 victimes) et d'incendies de maisons. Elle a son Q.G. au château de Harzé.                                                                                                                                                                                                

Nerveux de savoir les alliés si proches et pour se protéger des attaques des résistants, les S.S. prennent 41 hommes du village en otages et les enferment à l'école communale. Le message du commandant allemand est clair : pour un allemand tué, 10 otages seront exécutés... Le curé du village, l'abbé SNEEPERS va alors faire preuve d' un dévouement sans borne. Il se porte garant des villageois, visite les familles des otages pour les rassurer et brave les ordres allemands pour réconforter et finalement rejoindre les prisonniers dans l'école.A 5 heures du matin les S.S., sur le départ, prennent 7 jeunes filles et un homme en otages. Placés sur des véhicules ils doivent servir de boucliers humains. De nouveau l'abbé SNEEPERS parlemente et obtient la promesse que ces 8 personnes seront libérées si aucun coup de feu n'est échangé avec le maquis. En véritable héros il accompagne les otages. Une heure plus tard le convoi démarre en direction de Rahier.

Les 41 hommes sont toujours retenus dans l'école et sont gardés par deux S.S. dont un jeune de 17 ans. Quelques soldats allemands retardataires apprenant l'existence de ces otages réclament aux deux sentinelles de lancer des grenades dans la classe mais heureusement les gardes refusent prétextant devoir recevoir un tel ordre d'un officier. Entendant alors les américains arriver, il est 12 h 30, les gardes S.S. décident de déguerpir. Le plus âgé veut abattre les prisonniers mais le plus jeune l'en dissuade. Il s'attarde même pour souffler aux otages : " Pas bouger, Sammies bientôt arriver ".

Un soldat allemand lance alors deux grenades incendiaires dans les maisons GODET et RENARD qui seront détruites mais heureusement ces incendies ne feront pas de victime. Les G.I. arrivent alors et abattent les deux gardes S.S., blessent et font prisonnier l'incendiaire des deux maisons. Les 41 villageois retenus prisonniers sont enfin libérés.

Les jeunes filles et l'abbé SNEEPERS sont aussi libérés à Rahier et décident de rentrer à pied. Arrivés à Havelange et ne sachant pas si le village est libre, l'abbé descend prudemment vers Harzé en vélo et croise les troupes américaines qui iront chercher le reste de la troupe. C'est évidement la joie à Harzé, tout le monde est sauvé et c'est enfin la libération après ces années de craintes, de doutes et de privations.

La liste des otages de l'école : AMAND René - BARNINI Aurélio - BOCLINVILLE Camille - BONFOND Joseph -  BONFOND Raymond - BREVERS Fernand - CORNET Armand - DELEUZE Léopold - DESSAY Léon - FARINE Emile - FARINE Maurice - FARNIR Albert - GASPARD Alphonse - GILLARD Alphonse - GODET Jules - GODET Marcel - GROLET Camille - HOUGARDY Armand - LECROMPE Fernand - MARQUET Désiré - MEURICE Edouard - MEURICE Emile - MEURICE Jules - MORS Raymond - POLET Georges - RADELET Olive - RENARD Arsène - RENARD Joseph - RIXHON Auguste - RIXHON Robert - SAROLEA Jules - SCHOLSEM Oscar - SIMON Léo - SIMON Pol - TOUSSAINT Joseph - VAN BRABANT Armand - WILLEM Alfred - WUIDAR Arthur - WUIDAR Lucien - WUIDAR Maurille - WUIDAR René.

Les jeunes filles : AMAND Andrée - AMAND Ghislaine - GODET Denise - GODET Lucie - PEROT Christiane - PEROT Colette - RIXHON Pauline - Monsieur CUVELIER et, otage volontaire, l'abbé SNEEPERS.

Maman raconte : " A 5 heures deux allemands sont rentré chez nous. ils ont demandé à maman où était la jeune fille aux longs cheveux. Maman a dit que j'étais partie. Ne la croyant pas les S.S. sont monté à l'étage et m'ont trouvé dans mon lit. J'étais en chemise de nuit, ils sont sortis de la pièce et je me suis habillée. Maman pleurait, la pauvre, la veille les allemands avaient emmenés papa dans l'école.

Nous sommes allé dans la cour du château où se trouvaient déjà les soeurs PEROT. Peu après, d'autres allemands ont amené les autres filles et Monsieur CUVELIER. Ils m'ont fait monté dans un camion, j'étais entre le chauffeur et le convoyeur. Les autres otages ont été obligé de monter sur les capots ou les gardes-boue des véhicules. Je ne comprenais pas pourquoi, il faisait froid et certaines des filles étaient toujours en robe de nuit.

Le convoi a alors démarré. A un moment  je ne sais plus à quel endroit mais la route traversait un bois, on a entendu des coups de feu, le chauffeur a alors mit sa main sur ma nuque et m'a poussé la tête sur mes jambes, pour me protéger. Ils n'étaient pas tous mauvais... Le convoyeur lui était en colère et criait, surement des jurons ! Nous sommes arrivé à Rahier où on nous a conduis dans une maison de la famille BOUTET. Le curé SNEEPERS faisait l'aller-retour entre cette maison et une autre où était le chef allemand. Notre brave curé parlementait notre libération. Il réussit puisque peu de temps après un allemand a crié : " partir tout de suite ou ...tatatata " , en faisant le signe , avec les mains , d'un tir de mitraillette.

Sans nous faire prier, nous reprenions le chemin vers Harzé à travers bois et à travers champs. Arrivé à Havelange, le curé SNEEPERS a emprunté un vélo et est parti voir si Harzé était libre. Au bout d'un moment, nous avons vu au loin des véhicules militaires, j'entends encore une des filles dire : " ah la la revoilà les allemands " , il a fallu que les véhicules soient à notre hauteur pour qu'on se rendent compte que c'étaient des américains ! Nous sommes redescendu en jeep a Harzé où c'était la joie, tous les otages et le village étaient libres. On est allé ensuite dans l'église où tous ensemble, harzéens et américains avons prié et chanté, c'était très émouvant."

Ma mère et mon grand-père faisaient partie des otages, je suis très reconnaissant aux libérateurs américains, à l'abbé SNEEPERS qui à plusieurs reprises a risqué sa vie et a agit de façon héroïque. J'ai aussi une pensée pour ce jeune S.S. de 17 ans qui a refusé le massacre d'innocents et qui a payé de sa vie la bêtise de la guerre.

l'abbé SNEEPERS

 

 

 

 

 

 

        un G.I. tire depuis la rue de Bastogne en direction du pré de Lhonneux.(photo tirée du livre de Peter TAGHON -Belgique 44-la libération).

 

Belle rencontre ce 15 novembre 2019 avec Madame Maggy TILMAN d'Embourg.

Madame TILMAN est née en 1934 et elle habitait à Liège au début de la guerre. Début 1943, les conditions de vie et les bombardements incessants sur Liège amènent la Croix-Rouge a placer, à l'abri, Maggy à la campagne. Sa destination sera Harzé, dans la famille de François GODINAS, une petite ferme rue du Chaffour. Voici un texte de Madame TILMAN relatant son arrivée : 

Je hais les gares.

Nous sommes en janvier ou février 1943. Mes petits frères sont nés le 30 décembre 1942. J'aurai neuf ans le 22 février;

Je suis sur un quai de gare : chocs de ferrailles, jets de vapeurs, sifflements, soldats en armes, brouhaha, odeurs fortes indéfinissables, je suis dans un monde étrange et effrayant. Quelqu'un me tient la main, j'ai pensé longtemps que c'était mon père, mais non, il était dans la clandestinité...

Un monstre énorme et puant s'arrête devant nous, je me retrouve sur une banquette de bois, seule. Juste avant, on m'a dit : "N'oublie pas, tu descends à Aywaille, une personne très gentille t'attend, sois gentille, on t'écrira". C'est la première fois que je monte dans un train.

Ma mémoire a toujours refusé de m'en dire plus. Ai-je pleuré, avais-je une valise, y avait-il d'autres personnes dans le compartiment, qui m'attendait à la gare d'Aywaille, comment suis-je montée à Harzé ? Je resterai à Harzé rue du Chaffour, chez des petits fermiers, les GODINAS placée par la Croix-Rouge, comme enfant "débile" (faible). Je vivrai à Harzé jusqu'en mai ou juin 1945.

Depuis, sur le quai d'une gare, j'ai du mal à surmonter mon angoisse.

Je hais les gares ! Je n'aime pas le mot "gentille".

 

Que reste-t-il à Maggy de ces deux années à la campagne ? Mémoir sélective, mémoire trompeuse ? Laissons lui la parole :

Aucun souvenir de mon arrivée dans mon nouveau logis. C'est plus tard sans doute que je visualise les lieux. 

La maison est perchée dans un cul de sac, une "excroissance" dans la rue du Chaffour, non loin de celle du "champette" (garde-champêtre), plus en retrait encore. Elle n'a pas l'air d'une ferme : pas de tas de fumier, pas de volaille en liberté, pas de bétail visible...

Quelques marches nous font rentrer dans une pièce, "li mâhon", la belle pièce où je n'ai jamais vu personne s'asseoir. A côté, la cuisine, la grande pièce à vivre avec sa vieile cuisinière à bois noir, où sont préparés les repas, une longue table, où peuvent manger les six membres de la famille : les parents (François et sa femme), deux jeunes hommes (Lucien et Jules), deux jeunes filles (Julie et Marguerite) et moi. Marguerite, la plus jeune, sera la plus (la seule ?) attentive  à ma petite personne.

Dans le fond de la cuisine, une porte s'ouvre sur la "laiterie", la pièce la plus étincelante que j'aie jamais vue ! Machine à écrémer (plusieurs dizaines de rondelles métalliques à laver avec soin chaque jour), une barate pour faire le beurre, sous une petite fenêtre une table couverte de palettes de bois, des moules qui donnent aux mottes de beurre la forme traditionnelle d'une livre et un marquoir pour signer la belle brique jaune d'une grappe de raisins en relief.

Surprise : derrière la laiterie : l'étable où ruminent quatre vaches blanches et noires... C'est l'hiver... C'est la première fois que je vois des vaches ! 

 

En septembre 1944, Maggy a 10 ans et elle vit en direct la prise des otages (que je décris plus haut) le 9 et 10 septembre. Sa maman, ses deux petits frères, et une partie de sa famille ont aussi rejoint Harzé fin 43 ou début 44. Ils louent deux pièces dans la maison de René AMAND rue du Chaffour. Elle raconte : 

Tôt le matin, il fait encore noir...

Des bruits de bottes, de portes éventrées, des cris, des vociférations en allemand nous réveillent. La porte de notre chambre est forcée brutalement, deux soldats hurlent, nous comprenons qu'il faut se lever.

Maman et Maria (la marraine d'un de mes petits frères jumeaux de moins de deux ans) empoignent chacune un bébé, maman me pousse derrière elle (j'ai dix ans). On se serre, les hommes cherchent du regard, mais quoi ? Ils ne s'attardent pas, sortent en bousculant tout sur leur passage, et au dernier moment s'emparent du vélo familial.

Le tintamarre est général sur la petite place devant la maison. Des cris déchirants retentissent :"Maman ! Non !". Des jeunes filles à peine vêtues sont traînées par des hommes armés et casqués vers des véhicules rangés en colonne sur la grand-route. Je suis terrorisée, que se passe-il ? Et maintenant dans le tumulte général, je reconnais les couinements affreux des cochons que l'on malmène. C'est le chaos général.

J'apprends que ces jeunes filles vont servir de bouclier contre les tirs de l'armée blanche, postée dans les bois le long de la route vers les Ardennes.

Bien plus tard, des recherches m'apprendront que cette nuit là, 41 hommes furent enfermés dans l'école primaire des garçons. Ils échapperont de peu à l'exécution. Ma mémoire me rappelle que les adultes envoyaient des enfants, dont moi, apporter de la nourriture aux otages, les Allemands nous laissait faire. Les jeunes filles reviendront saines et sauves dans la journée.

Les historiens appellent cet épisode de la guerre "La libération de Harzé et la nuit des otages". C'était la nuit du 9 au 10 septembre 1944.

Merci beaucoup à Madame TILMAN pour cette rencontre et pour le partage des ses souvenirs et récits. Merci aussi pour la belle carte de Harzé avec les lieux dits en wallon ! 

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Le 10 au matin, les Américains veulent poursuivent leur progression. Il leur faut des informations sur la situation des Allemands dans la région. Un officier se rend au bureau des téléphones d'Aywaille, déploie une carte sur une table et demande à l'employé de téléphoner dans les endroits qu'il désigne sur la carte. Le premier de ceux-ci est Harzé.

S'engage alors le dialogue suivant :

- "Bonjour Madame DACHOUFFE. Le bureau des téléphones d'Aywaille, ici. Les Allemands sont-ils encore à Harzé ?"

-"Oui, Monsieur, j'ai encore du pain."

-"Pas du pain, Madame, les Allemands."

-"J'en ai encore beaucoup, Monsieur, vous pouvez en avoir."

Les Allemands sont à la boulangerie Dachouffe et s'y approvisionnent en pains ! Madame DACHOUFFE ne perd pas le nord.

-"Livrez -vous du pain ailleurs qu'à Harzé, Madame ?"

-"Oui, Monsieur, à Pavillonchamps, à Paradis, peut-être à Ernonheid."

-"Merci Madame."

L'employé reporte alors sur la carte les endroits dont il vient d'entendre parler puis continue à donner des coups de sonde dans les environs.


 

On vient de le voir,Harzé a donc été libéré le 10 septembre 1944. Ma grand-mère dès qu'elle vu un soldat allié, courra le prévenir qu'il y avait des otages à l'école. Elle demanda au soldat : " Anglais ?" et le G.I. de répondre : "No m'dame, Américane !".

Je vous propose quelques photos de l'arrivée des soldats américains avec sur celle de droite en bas, un mannequin fait de paille et habillé en uniforme allemand et accroché à un poteau !

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 1944 1

Dans les bras du G.I. on reconnait Gisèle MAILLEUX et à droite Marie WUIDAR. À côté de l'autre soldat c'est Marie Thérèse LEROY. Sur la droite les trois garçons sont de gauche à droite : André MAILLEUX - Julien LEROY - Jacques ADAM (collection Gisèle VANBRABANT).

Liberation harze

En face du château, un char américain éventre une barricade de fortune que les Allemands avaient érigée avec des charettes, des grilles de fer, des panneaux de bois...(Un grand merci pour cette superbe photo à Yuri BECKERS, créateur du site dédié à la 9eme cie). https://9thinfantrydivision.net/https://9thinfantrydivision.net/ (voir mes liens)

 

Char harze

 Au fond de l'image , on voit bien la barricade que les Américains n'ont eu aucune peine à démolir avec leur chars.

 

 

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Emile, mon demi-frère né le 30 août 1945 est le fils d'un G.I. qui est resté quelques temps à Harzé fin 1944. Il s'appelait Grover Cleveland ALLEN et appartenait au 526e Bataillon de l'armée d'infanterie U.S. Il était né dans le Kentucky en 1925. Il participa à la bataille des Ardennes avant de partir sur le front vers l'Allemagne puis de rentrer aux U.S avec une grave blessure à un bras, il fut amputé au niveau du coude gauche.

Grover, avant de s'envoler vers son pays, est revenu au village pour emmener maman, mais mes grands-parents en décidèrent autrement...Emile a correspondu avec son père à partir des années 90 et a encore parfois des nouvelles de la femme de Grover et d'une de ses filles.

Grover est décédé le 2 décembre 2001 à Painstville dans le Kentucky où il repose.Tombe allen

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 Grover ALLEN à Harzé en 1944                                                                                                                                                                                                                                               et à son engagement

 

Un de ses frère, le sergent chef Virgle ALLEN, a été tué le dimanche 6 août 1944 à Chérencé-le-Roussel dans la Manche à l'âge de 22 ans. Il travaillait dans la ferme de ses parents et s'était engagé le 19 septembre 1940 dans la 9e Division d'infanterie. Il tombera au combat lors des assauts pour la prise de Chérencé-le-Roussel face à la 2e Panzer Division allemande.

Hommage1Hommage2

Avant le débarquement en Normandie, Virgle avait combattu en Afrique du Nord et en Sicile. Il avait reçu plusieurs décorations et a été recommandé pour la Silver Star lors de l'attaque de son Bataillon à Fontenay sur Mer le 12 juin 1944. Il repose au cimetière militaire américain de Saint-James dans le département de la Manche.

 

 

 

 

 

 

 

Merci à Monsieur Frédéric LAVERNHE, responsable du très beau site "Les Fleurs de la Mémoire" http://www.lesfleursdelamemoire.com/database/stj/A/allen_virgle.php (voir mes liens) et à Monsieur Jean-François PELLOUAIS ainsi qu'à Monsieur Michel QUILES, président d'"AFAM of D-Day" qui ont honoré la mémoire de Virgle le 9 juin 2015 à Chérencé-le-Roussel en déposant une plaque commémorative. 

Virgle allenStele 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici le compte rendu de la cérémonie qui m'a été gentiment envoyé par Monsieur Jean-François PELLOUAIS :

"La commémoration à débuté à 16h00 par une cérémonie religieuse en l'honneur de tous les soldats américains et civils français ( résistants ) morts pour la liberté des peuples.

La plaque a été bénie par Monsieur le Curé de Chérencé-le-Roussel et par la suite dévoilée par le Vétéran Jack Porte de la 4th Inf Div U.S (qui a participé à la contre attaque de Mortain) en compagnie de Madame le Maire et de différentes personnalités présentes.Suite au message émouvant de Madame le Maire et de Mr Jack Porte et de la biographie du Staff S/Sgt Virgle ALLEN, j'ai lu votre message qui à été chaleureusement applaudi!!!!!

La cérémonie c'est terminée par un vin d'honneur magnifiquement orchestré par un hommage à la population et de différents témoins présents lors de la libération de Chérencé-le-Roussel dont Mr Marin BAGOT qui à reçu da la part de la 1st Battalion, 39th Infantry un certificat d'appréciation pour l'exceptionnel service rendu à l'Armée des Etats-Unis et déclaré membre à vie de l'équipe PADDY..

Pour clôturer ce message, Madame Marie-Thérèse CUEFF Vice-présidente de l'association des Fleurs de la Mémoire a déposé une magnifique gerbe de fleurs au nom de l'association  et enfin j'ai offert à Madame CHAPELIER Claudine, la photo d'Emile Rixhon au Brittany American Cemetery devant la tombe de son oncle le S/Sgt Virgle ALLEN qui sera mise à l'honneur dans son bureau de la Mairie de Chérencé-le-Roussel. 

Amitiés sincères de la part de Mr Frédéric LAVERNHE responsable du site DATABASE les Fleurs de la mémoire, Mr Jack Porte vétéran de la 4th Inf Div U.S, Madame CHAPELIER Claudine Maire de Chérencé-le Roussel, le Conseil municipal, les habitants de Chérencé-le-Roussel,les Anciens Combattants de Chérencé-le-Roussel, Mr Michel QUILES de l'association " MEN of D-DAY " responsable de cette hommage, Mr Jean-Marc BONNET des Fleurs de la Mémoire, Madame Marie-Thérèse CUEFF Vice-présidente des Fleurs de la Mémoire, Mr et Mme Yves Hue de l'American Legion, Mr Alain COUPERIE Président National de l'Association National des Titulaires du Titre de Reconnaissance de la Nation, Mr Philippe Maurice NAVARRE Président Grand-Ouest du Bataillon de Corée et créateur de la plaquette sur le S/Sgt Virgle ALLEN et Mr Jean-François PELLOUAIS."

https://www.youtube.com/watch?v=gCJoqJ-sVOc

 

 

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Photo ci-dessous, mon oncle Edmond RIXHON avec un G.I. à Harzé. Ils étaient devenu très amis, le soldat ayant même apporté 25 kilos de pommes de terre chez mes grands-parents à Noël 1944. Il fut malheureusement tué au château.  La version officielle fit état d'un accident mais il fut en fait abattu par un de ses compagnons lors d'une dispute...

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D'autres G.I. à Harzé.

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gi-2-1.pnggi-chateau.png                          Les hommes du 526e Bataillon d'infanterie (octobre 1944).

drapeau.pngAu château, des soldats américains ont découvert un immense drapeau nazi et l'expose fièrement sur l'escalier de la grande cour. (photo tirée du livre "Aywaille, Chronique illustrée du XXe siècle" de René Henry qui m'a aimablement autorisé a publier cette photo appartenant à Monsieur Freddy Lemaire d'Aywaille).

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 Voici 2 photos des débris d'un Lancaster anglais (n° de série : R 5573 ZN-B) tombé à Priestet (hameau au sud-est de Harzé) en 1943, la nuit du 8 au vendredi 9 juillet, au retour d'une mission de bombardement sur les faubourgs de Cologne. Les habitants réveillés voient passer une énorme flamme volante à très basse altitude. Guidé par des fusées éclairantes, le pilote oriente son appareil vers une prairie de Priestet où il espère se poser. L'avion en feu semble alors se séparer en deux, la queue se détachant. Impossible de piloter cette carcasse qui s'écrase et explose. L'avion avait décollé à 22h30 de la base de Syerston en Angleterre.

106 squadron lancaster i r5573 zn b crash location

Sept cadavres furent retrouvés. Maman se rendit sur les lieux de l'accident et elle y a vu une image d'horreur qu'elle n'oubliera jamais, un aviateur avait le corps brulé sauf la tête qui était intacte et qui paraissait énorme sur ce petit corps calciné.

Mon oncle Edmond RIXHON, qui aimait récolter des petites pièces d'avion pour en faire des bagues, des broches ou des pendentifs fut arrêté et battu par les allemands après avoir été obligé d'abandonner sa précieuse récolte. Le lendemain il alla rechercher d'autres pièces cachées dans un buisson par sa soeur.   

 106 squadron lancaster i r5573 zn b

 

 Les 7 membres d'équipage décédés dans le crash :

 

Capt1Kenneth Hector McLEAN - n°de service R/109281 -  20ans, surnommé Wally - Canada - célibataire. Fils de Kenneth A. et de Lillian May McLean de Vulcan, en Alberta, en Ontario - bon lanceur au baseball.

 Pilote - capitaine à la R.C.A.F. - c'était sa première mission en tant que capitaine.

 

 

Capt2 Samuel LEIGH - n° de service 616090 - 23 ans, de Warrington en Angleterre - célibataire. Fils de Samuel et Ethel Leigt.

 

Ingénieur de vol - sergent à la R.A.F.

 

 

Capt3Donald Hugh MC LEOD- n° de service R/128853 - 22ans, Canada - célibataire. Fils de John et de Helen Taylor.

 

Navigateur - sergent à la R.C.A.F.

 

 

Capt4Réginald William Lingfield MUIR - n° de service 1388470 - 20 ans, de South Hackney en Angleterre - célibataire. Fils de George Frederick et de Doris Elisabeth Muir.

 

Bombardier - sergent, volontaire de réserve à la R.A.F.

 

 

Capt5Ronald Charles BARRETT - n° de service 1164249 - 21 ans, de Aldbourne en Angleterre -célibataire. Fils de Charles et Gertrude Barrett. Sa sacoche a été retrouvée dans les débris.

 

Opérateur radio - sergent, volontaire de réserve à la R.A.F.

 

 

Capt6Leslie Ronald JOHNSON - n° de service 412967 - 27 ans, de Bowral en Australie - Né le 26 janvier 1916 à Penrose en Australie - Fils de Gladys Johnson et marié à Dorothy Isabel Johnson.

 

Mitrailleur - sergent chef à la R.A.A.F.

 

 

Capt7Edward HANNELL - n° de service 1388875 - 22 ans, de Hook en Angleterre - Fils de John et Emma Hannell et marié (depuis 3 mois) à Muriel Ethel Hannel.

 

Mitrailleur arrière- sergent, volontaire de réserve à la R.A.F.

 

(cliquez pour agrandir)

Ces 7 aviateurs qui appartenaient au 106 eme escadron de la r.a.f. ont étés enterrés à St.Trond le 10 juillet excepté E.HANNEL qui a été enterré le 3 août car son corps ne fut retrouvé que le 2 août dans un champ de maïs. L'équipage est maintenant inhumé au cimetière militaire d'Heverlee près de Louvain.

Tombe

Barret

Hannell

Johnson

Mc

Mc

Muir

 

 

 

 

 

 

 

28 septembre 2021 - Je reçois un mail de Clyde MUIR, neveu du malheureux aviateur anglais Réginald MUIR. Clyde m'apprend que cette mission était la première de son oncle... La mère de Réginald n'a reçu confirmation du décès de son fils que le 30 mars 1944 après de nombreuses lettres officielles du Ministère de l'Air Britanique qui essayaient d'expliquer les recherches problèmatiques des informations complètes et précises de cette tragédie.

 

 

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Lancaster fut abattu par un Messerschmitt bf-110 piloté par le major-commandant Paul ZORNER, as de l'aviation allemande qui compte 59 victoires en 272 missions, le radio-opérateur était Heinrich WILKE. Ils ont décollés de St.-Trond à 01h24 et ont repérés l"avion anglais qui volait à une altitude de 5.100 mètres. Après l'attaque, le Lancaster, en feu, s'écrasait à 02h20. ZORNER attérit à St.Trond à 02h52.

Paul ZORNER a survécu à la guerre - il fut prisonnier des soviétiques, avec H.WILKE, le 6 décembre 1944 jusqu'en 1949 puis il a travaillé en tant qu'ingénieur en chef avant de prendre sa pension en 1981. Il est mort à Hambourg le 27 janvier 2014 à 93 ans.

P.Zorner                                                       H.Wilke.Wilke                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

 

 

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 En 1981, les habitants de Harzé érigèrent une stèle en mémoire de l'équipage de la R.A.F.

Stele

 

-les photos des aviateurs alliés sont tirées d'un recueil édité par " Louveigné Initiatives" : En souvenir de nos alliés d'outre-mer. Recueil que m'a gentiment  prêté  Bruno MEURICE de Harzé. Merci Nono.

cendrier.png

 

                                  un petit cendrier fait par mon oncle Edmond avec une pièce du Lancaster.

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Le dimanche de Pentecôte 28 mai 1944 à 14 heures, un bombardier Ford B-24H-15-FO Liberator,n° de série 42-52651, "Star Duster" ("Satan's Lady") de la 8e USAAF, du 838 Squadron, 487 Bomb Group, parti de la base de Lavenham en Angleterre est touché par la Flak (artillerie allemande), à 22.000 pieds (6,7 kms) lors d'une mission sur la raffinerie de pétrole Wintershall AG, de Lutzkendorf (région de Leipzig) en Allemagne. L'avion essaye malgré tout de retourner sur sa base mais s'écrase finalement à Fanson, entre Aywaille et Xhoris vers 17 heures.

 

b-24-liberator.pngsatan-s-lady.png

 

                                                                                                                                                                                                             un B-24                                                                         le " satan's Lady "       

Le 2e Lieutenant et pilote Ralph Stacey BURCKES a en effet donné l'ordre d'abandonner l'appareil après avoir été obligé de se séparer de sa formation. Tout l'équipage, 10 hommes, saute alors en parachute sur la région toujours occupée à ce moment par les Allemands.

Trois membres de l'équipage sont rapidement fait prisonniers, le navigateur 2e Lieutenant William F. DUNHAM, le bombardier 2e Lieutenant Homer A. WEEKS et le mitrailleur ventral Sergent Charles L. HENRY. Celui-ci était arrêté vers 19 hr près d’Awan-Château par une patrouille routière.

Récit de F.DUNHAM selon une lettre du 14 novembre 1989 : " Nous étions touchés par un FLAK intense au moment où nous étions au-dessus de l’objectif. Très peu de temps après avoir quitté la zone nous étions contraints de quitter la formation et de poursuivre notre itinéraire tout seul. Deux moteurs étaient hors d’usage et nous perdions de grosses quantités de carburant et de l’huile. Puis un troisième moteur nous abandonnait et un des moteurs déjà en panne commençait à dégager de la fumée. La sonnette d’alarme venait de donner l’ordre du « bail out » (quitter l’avion en parachute). J’ai aidé le mitrailleur de front, Sgt Donald W. Carpenter, à sortir du nez de l’avion, pendant que  le 2Lt Weeks A. Homer, notre viseur/bombardier, ouvrait la trappe de sortie dans le nez du bombardier. Au moment même que je sortais Carpenter de sa position, Weeks avait déjà sauté. Carpenter refusait de quitter l’avion par la trappe de secours et il reculait vers la soute à bombes pour sauter de là. Peu de temps après, j’ai sauté par la trappe du nez. J’ai touché le sol au milieu d’un village allemand appelé Daun et qui se situe près de la frontière belge. On m’a arrêté immédiatement et quelques heures plus tard Weeks me rejoignait dans la cellule avoisinante de la prison. Vers 22 hr un policier nous sortait de nos cellules et nous étions conduits en voiture vers l’endroit où le bombardier était tombé. L’épave était presque entièrement consommée par le feu. Je ne sais pas si c’était notre avion mais je présume qu’il l’était. Puis on retournait vers Trier où nous étions écroués dans une grande maison, et attachés à des grosses canalisations dans la cave. Nous y sommes restés pendant deux jours et les interrogatoires se succédaient toutes les deux heures. Je souffrais d’une entorse de la cheville encourue lors de mon atterrissage et mes interrogateurs n’arrêtaient pas de me donner des coups de pied sur la cheville pour m’obliger à leur livrer des infos. Après deux jours comme ça nous étions livrés à la Wehrmacht qui nous garda un jour. Puis c’était au tour de la Luftwaffe de s’occuper de nous dans leur centre d’interrogatoire à Frankfurt. Finalement nous étions enfermés au Stalag Luft III, et libérés le 28 avril 1945."

Trois autres resteront cachés en région liégeoise jusqu'à la libération, il s'agit du copilote 2e Lieutenant Paul F. CHAVEZ, de l'opérateur radio Sergent Howard A. WITHEROW et du mitrailleur dorsal Sergent Emil J. ABADIE.

Récit de Emil J. ABADIE : " Tout de suite après mon atterrissage, j’ai rencontré notre co-pilote 2Lt Paul F. Chavez. Deux jours plus tard nous sommes tombés sur notre homme radio Sgt Howard A. Witherow. Nous nous sommes dirigés vers Aywaille, puis à Florzé où la famille Hanzel nous a soignés pendant un mois. Puis nous avons pris la direction d’Ayeneux où nous sommes restés chez la famille Fastre pendant un mois aussi. En route vers leur famille à Forêt, près de Liège, nous sommes tombés sur la 3ème US Armored Division."

Le mécanicien-mitrailleur avant Sergent Donald W. CARPENTER également évadé sera, selon un rapport de Witherow, arrêté en région liégeoise par la Gestapo le 05 septembre 1944, apparemment sur dénonciation. Il retournera dans son pays à la fin de la guerre.

 

L'ingénieur de bord/mitrailleur dorsal Sergent James Milton TOOLE (photo ci-dessous) parviendra à se cacher.

Toole

D'après un article de journal de 1991, Ralph BURCKES et le mitrailleur arrière Sergent Rex L. HENZE atterissent  à Harzé, au lieu-dit "so Betnay". D'après d'autres témoignages, Henze aurait atterit dans la prairie du Petit Mont (actuellement terrain de football) et aurait rejoint Burckes plus tard. Le premier Harzéen a arriver près de Burckes est Jean DELVAUX alors âgé de 15 ans, bientôt suivi par Victor MAKA, Jean-Marie GILLES, Robert MARTIN etc. Blessé à la tête et aux jambes, Burckes fut installé sur la bicyclette de Robert Martin.

Robert Martin avec a sa droite Ralph Burckes et a sa gauche Rex Henze.       Robert MARTIN avec a sa gauche Ralph BURCKES et a sa droite Rex HENZE.

Les deux aviateurs u.s. furent cachés dans un grenier en attendant un médecin. Après quelques jours de repos, ils furent transférés dans un camp de résistance dans un bois de la Baronne van der STRAETEN-WAILLET, résistante. Ils y passèrent deux semaines avec une vingtaine de Russes échappés de mines de charbon.

Rejoints par James TOOLE, ils furent conduit vers une unité de résistance près de Villers-Sainte-Gertrude avant d'être pris en charge le 2 septembre par le résistant bruxellois Guy NICAISE (pseudo "Shadow"). Ce dernier les remet le même jour au guide VAN MOERKERKE qui les mène au camp "Marathon" de Villance près de Libin en province de Luxembourg. Le camp de Villance était devenu le passage obligé pour tous les aviateurs alliés qui voulaient repartir vers l'Angleterre. Le 7 septembre à sept heures du matin une alerte les oblige, comme 15 autres évadés, à s'enfuir dans les bois proches. Cette arrivée intempestive de soldats allemands sur les lieux est certainement due à une dénonciation. Burckes et Toole seront faits prisonniers. Comble de malchance, la région était délivrée par les forces américaines à midi...

Après un passage au Dulag Luft à Oberursel, Ralph BURCKES sera interné au Stalag Luft 1, section North 1 à Barth en Allemagne.

photo-groupe.pngPrise au club des officiers de la base de Alomogordo, au Nouveau Mexique (u.s.a.), cette photo montre des officiers du 487e groupe avant leur départ pour l'Europe, parmi lesquels Ralph BURKES (de profil, deuxième depuis la gauche) et de son copilote Paul CHAVEZ (de face, cinquième depuis la gauche). Les photos sont tirées du site www.487thbg.org.

photo-officiers-1.pngSur la base de Lavenham en Angleterre, BURCKES est en bas à gauche et CHAVEZ au milieu à gauche, à sa gauche WEEKS puis DUNHAM.( cliquez sur les photos).

photo-aerienne.pngplan-de-vol.png

 

 

 

 

 

 

 

Rentré aux U.S.A. après la guerre, Ralph BURCKES voulut revoir ceux qui l'avaient sauvé à Harzé et les résistants du sous-secteur Byl "secteur 4" de la zone 5 de l'armée secrète. Etant radio amateur, il entra contact avec en 1990 avec Mr. DELMELLE de Neupré. Le radio américain et son homologue belge échangèrent des adresses puis ce fut le rendez-vous des retrouvailles en 1991.

Une manifestation d'hommage s'est déroulée en la salle des mariages de l'ancienne administration communale de Harzé. Ralph BURCKES qui est né le 23 janvier 1923 à Lynn dans le Massachussets était accompagné de son épouse. Le bourmestre de l'époque Mr. BONMARIAGE a remis à l'ex-pilote un morceau du parachute d'un des dix aviateurs du B-24 recueilli par son frère Julien en 1944. Le couple américain fut aussi reçu chez Jean DELVAUX.

001-5.jpg     Ralph BURCKES au centre avec à sa droite son épouse et à sa gauche Jean DELVAUX.

Les 10 aviateurs survécurent tous à la guerre.

Ralph, né le 23 janvier 1923, à Lynn, Massachusetts, est décédé paisiblement le 15 mai 2015 à Cushing dans le Maine, il avait 92 ans.

                                                                                                       Burckes

James TOOLE, né le 17 février 1923 à Jacksonville, Floride est décédé le 10 août 2008 à Augusta, Georgie, il avait 85 ans.

Rex L. HENZE, né le 16 août 1924 est décédé le 5 avril 1988, il avait 63 ans.

Paul Francis CHAVEZ, (photo ci-dessous) né le 7 juin 1920 à Topeka, Kansas est décédé le 10 juin 2007 à Bloomington, Illinois, il avait 87 ans.

Chavez

Emil J. ABADIE, né le 23 mars 1923 est décédé le 7 janvier 1980, il avait 56 ans.

Cinq

De gauche à droite : D.CARPENTER - J.TOOLE - R.BURCKES - R.HENZE - E.ABADIE.

 

 

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En 1984 un autre Américain revint à Harzé. Il s'agit de George L. WENDT, engagé volontaire en 1943 au 526e bataillon d'infanterie. Il venait de Modesto en Californie. Il avait 19 ans en 1944 quand son bataillon débarqua le 26 juillet à Omaha Beach. Le 30 octobre le Q.G. s'installa au château de Harzé. Il avoua d'ailleurs avoir fait connaissance avec les V2 quand un de ceux-ci tomba à 500 mètres du château sur le mont de Lart et détruit les vitres de la galerie de la cour d'honneur (site Battle of the Bulge Memories).

Le 17 décembre son bataillon est parti vers Malmedy et la bataille des Ardennes puis Aix-la-Chapelle et Wiesbaden. George WENDT rentra au pays en décembre 1945 pour y terminer ses études d'enseignant.

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 En 1984 dans la cour d'honneur du château : ? - Émile MEURICE - Lillian et George WENDT - Bruno MEURICE - Yvan MEURICE - Julienne PINCHART.

C'est donc en 1984 que G.WENDT fit découvrir la Belgique et Harzé à son épouse Lillian chez Yvan MEURICE. Ils revinrent quelques années plus tard chez Julienne et Gaston PINCHART.

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                                     George WENDT a 19 ans et a 59 ans avec son épouse.

Il est décédé en 2002 comme l'atteste cette plaque commémorative trouvée sur le site HMdb.orgg-wendt.png

 

 

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tom-warner.pngCette photo est celle de Thomas E. WARNER, sergent au 54e bataillon de transmissions du 18e Corps Aéroporté. Sa compagnie arriva à Harzé le 25 décembre 1944 et le quitta le 7 janvier 1945.

Après de nombreuses recherches, dont notamment un avis de recherche dans "les Annonces",  son fils Frank est venu à Harzé fin août 2000, il était intrigué et curieux de découvrir les endroits que son père avait fréquenté 55 ans plus tôt et  surtout de connaitre le lieu et la maison où cette photo avait été prise. Avis

Il a été récompensé de ses recherches et a découvert l'endroit, il s'agissait de la ferme de Piromboeuf. 

L'histoire (traduite sur Google).

"À l'extrémité de la cour de ferme ensoleillée, j'ai vu ce que j'avais le plus envie de voir en Belgique. C'était un endroit où mon père était debout pendant la Bataille des Bulges. Il semblait ne pas avoir vieilli. Des anciennes images, j'ai reconnu la grande maison en pierre sur le quadrilatère. Le ressortissant d'Easton, Thomas E. Warner, maintenant âgé de 78 ans, était venu ici plus d'un demi-siècle plus tôt, dans l'hiver très minuit de la Seconde Guerre mondiale. Bien avant mon voyage dans ces champs de bataille, ce soldat, mon père, m'a parlé d'une nuit particulièrement bruyante ici dans une grange couverte de neige. Le jour de Noël de 1944, un ancien fermier a invité la société fatiguée de Sgt Warner, partie du 54e Bataillon Signal (XVIII A / B Corps - Ridgway), à rester à sa ferme. Ce soir-là, les soldats se sont installés dans des sacs de couchage, au-dessus des vaches, pour se réchauffer. Au fur et à mesure qu'ils dormaient dans le grenier, les bombes allemandes V-1 ont explosé, beaucoup d'entre elles se dirigeant vers les dépôts d'approvisionnement Allied. C'était drôle d'écouter, a déclaré mon père. Au milieu de la nuit, vous pouviez entendre tous ces gars dans le hayloft ronfler. Lorsque le moteur V-1 est allé au silence, ils cesseraient tous de ronfler. Et quand la bombe a explosé, ils commenceraient tous à ronfler à nouveau comme si rien ne se passait. Il y a de la poésie pour ronfler à travers une attaque à la buzz et elle a mérité une documentation approfondie. Je devais voir Harzé.

Mon père, qui vit à Stowe, dans le comté de Montgomery, avec ma mère, Bangor originaire de Georgiana (Dorsey) Warner, a fait de l'armée sa première carrière. En 24 ans en tant que soldat, il est allé en guerre en Europe, s'est marié, a pris part aux essais atomiques du Nevada et est allé en guerre au Vietnam. En 1966, il s'installe avec sa femme et quatre fils à Pottstown, où il a eu une carrière de 20 ans chez AT & T. Il n'a pas fait le voyage en Belgique. Il a dit que ses genoux n'étaient pas à la hauteur. Mais il s'intéressait à ce que je trouverais. Il s'est demandé ce que la Belgique était aujourd'hui. Il s'est également demandé pourquoi je me souciais.

J'ai fait beaucoup de recherches avec moi. Et grâce à Annick Petit, un bon résident de Liège, en Belgique, que j'ai rencontré sur Internet, j'ai trouvé de nombreux points de repère sur la guerre de mon père. Trouver Harzé pourrait avoir été un problème. Toutes les cartes les plus détaillées de Belgique omettent le petit village. Il y a seulement quelques mois, Harzé me semblait aussi inaccessible que Mars. Mais Harzé est l'endroit où Salmon a cassé la seule photo prise de mon père dans une zone de combat.

La photo, que la veuve de Salmon, Sarah, m'a envoyée de son Rockville, Maryland, à domicile en 1994, montre à mon père, 22 ans, fatigué, sans rasoir, un casque et une carabine sur l'épaule droite. Dans le contexte non focalisé, il y a un bâtiment de pierre avec des fenêtres et un étrange design sombre sur le mur, impossible à distinguer dans le flou. Pendant six ans, j'ai étudié cette photographie de 2 à 2 pouces. Où a-t-il été pris? Quelle était la gauche et la droite de l'image? Mon père n'était pas vraiment sûr. Il n'avait pas vu la photo jusqu'à 50 ans après que Salmon l'ait pris, et Salmon est mort en 1986.

À l'arrière de la photo, Salmon avait tapé le premier indice. Le sergent Tom Warner regarde un peu pire pour l'usure à Harzè, en Belgique. Aucune date n'est donnée, mais les enregistrements du 54e Signal Battalion indiquent que le bataillon est arrivé à Harzé le jour de Noël de 1944 et a quitté le 7 janvier 1945. J'avais des dizaines de photos de saumon. Certains m'ont aidé à décider si je pourrais trouver ce lieu à Harzé. On montre un soldat américain et une jeune femme quittant un bâtiment en pierre d'une porte enneigée. À l'arrière, Salmon a écrit, Spottiswoode & Angela à Harzé, en Belgique.

Piromboeuf 2pngSgt Normand Spottiswoode et Angela Dubart, une femme de ménage, à la ferme de Pironboeuf à la fin de décembre 1944. Dans la porte derrière eux, Joseph C. Fischer. 

 

Mon père s'est souvenu de son bon ami, Sgt Normand Spottiswoode de Haverhill, Mass., Et a rappelé vaguement à Angela, une femme de ménage à la ferme. Spottiswoode est mort après la guerre, mais je me demandais où était Angela. Une autre photo capture une scène de ce qui semble être des soldats jouant dans la neige. En arrière-plan, il y a un autre bâtiment en pierre, avec une ouverture arquée assez large pour qu'une voiture puisse circuler. Harzé, Belgique est la légende. Mon père n'était pas sûr de ce que c'était, mais il était clair pour moi que le bâtiment était grand et assez robuste pour durer cinq décennies et demi depuis la guerre.

Piromboeuf

Les soldats américains du 54ème Bataillon Signal jouent dans la neige de la cour de la Ferme Pironboeuf à la fin de décembre 1944. L'entrée voûtée conduit à une route et à des pâturages.

Encore une autre photo montre un homme plus âgé, M. Grodent Harzé Belgique, à côté d'un bâtiment en pierre dans la neige. Il ressemblait à quelqu'un qui pourrait posséder la ferme. J'ai examiné de près les photographies. Avec chacun, j'ai demandé, quelle est son histoire?

J'ai agrandi les images. Ensuite, je les ai explosés plus gros. J'ai réfléchi sur les expressions faciales, les pierres sur chaque bâtiment, les panneaux sur les routes, la profondeur de la neige belge. Un élargissement a révélé, dans une scène de rue hantant, les visages granulés des Belges qui regardaient le ciel alors que des avions de combat allemands attaquaient des bombardiers américains. À l'arrière de l'original, Salmon a écrit, les civils regardent le début de la bataille aérienne à Aywaille, en Belgique. Dans une autre image, Salmon a pris un éclair qu'il a identifié comme un bombardier explosant dans le ciel. Il était difficile de dire ce qui se passait dans la fumée.

Le 15 mai dernier, je suis allé à Internet pour obtenir de l'aide. Sur un babillard Usenet, "soc.culture.belgium", j'ai posté un message intitulé "Est-ce que Harzé existe?" 

Dans l'affichage, j'ai expliqué ce que je cherchais, et comme c'est commun sur l'Usenet, un étranger a offert une réponse.

Annick Petit a offert de m'aider à trouver les lieux dans les images, alors je lui ai envoyé une petite photo de Harzé. En attendant, j'ai réservé un vol vers Paris, je pensais que je prendrais un train en Belgique et que je retrouverais Harzé, Aywaille, Bastogne et les autres sites de bataille. Ensuite, le 24 août, deux jours avant mon vol, Annick m'a écrit pour signaler une percée majeure. Elle avait publié les photos d'Angela et M. Grodent dans Les Annonces de l'Ourthe, un journal de la région de Harzé, et trois personnes avaient répondu à sa demande d'information.

De belles nouvelles pour vous avant votre voyage, elle a envoyé un courrier électronique.
La ferme est la ferme de Pironboeuf et la dame de l'image est Mme Wuidar. Elle a téléphoné au bureau du journal pour lui donner son numéro de téléphone. C'est mignon, non? Elle a écrit, se référant à ce qu'elle avait découvert pour moi. C'était beaucoup plus que mignon. C'était étonnant, et un moment incroyablement bon. J'ai été tellement chargé que j'ai dit tout ce que j'ai vu ce jour-là. La ferme avait un nom. Angela avait un nom de famille, et elle était en vie. J'étais en route.

Le 29 août, Annick m'a rencontré à la gare de Liège. Immédiatement, elle m'a emmené dans la cathédrale Saint-Barthélemy historique de la ville, avec sa police baptismale du XIIe siècle. Elle voulait que j'entends parler de l'effort de restauration de la cathédrale, et j'ai entendu beaucoup plus. Après que Annick ait déclaré à un petit groupe de bénévoles de l'église pourquoi j'étais en Belgique, l'un d'eux me retira. Michelle Lewalle avait quelque chose d'important à dire. En 1944, j'avais 8 ans, m'a dit Lewalle. Un jour, mon frère aîné et moi étions debout dans la porte de notre maison quand nous avons vu un réservoir venir sur la route. J'ai dit à mon frère, est-ce un réservoir allemand ou est-ce un réservoir américain? Et mon frère a dit, je ne le sais pas. Mais alors il a dit, regardez! Je vois un petit drapeau, des étoiles et des rayures! C'est un tank américain! Ensuite, je savais que j'étais libre, a déclaré Lewalle. L'histoire m'a étouffé; Elle l'a racontée avec une telle émotion. Puis elle m'a attrapé mon bras et a ajouté doucement, tu dis à ton père, merci. C'était un accueil que je n'oublierai jamais, et c'est très rapide. Je lui ai donné un grand câlin à Lewalle. Je l'ai assuré que mon père entendrait chaque mot qu'elle a dit.

Le lendemain, j'étais à Harzé. Annick avait organisé une réunion à la ferme de Pironboeuf, et il semblait très probable que c'était la ferme dans les images. Mais je devais le voir pour moi-même. Pendant qu'elle conduisait, je cherchais une colline du côté ouest du village. Au bord d'une forêt de pins, des vaches et des chèvres pâturaient à côté d'un rassemblement de bâtiments. Mes yeux s'élargirent et mon cœur a battu plus vite lorsque j'ai remarqué que les bâtiments centraux avaient des murs de pierre en forme de château. C'était la ferme, j'étais sûr maintenant. Ce sera une fête de la découverte, pensai-je, et mes pensées se sont déroulées. Où puis-je regarder d'abord? Je souhaitais que je parle le français. Voici Angela (Dubart) Wuidar. Elle sourit ! J'ai pensé. Elle n'a pas figuré sur la photo. Elle était ici, la vraie personne. 

Piromboeuf 5pngAngela Dubart-Wuidar, visite la ferme Pironboeuf en août 2000. Elle vit maintenant dans une ville voisine.

Un autre homme, en couleur vivante. Voici le nouveau propriétaire de la ferme, Gustave Grenson. Voici ses fils, les agriculteurs Philippe et Pierre, et la petite-fille de l'ancien propriétaire de Clément Grodent. Voici aussi Renée Toussaint, une femme qui connaissait un autre GI américain à Harzé.

L'avis de journal d'Annick a révélé à toutes ces personnes, et à quelques proches, parler d'un passé noble. Tout le monde était souriant et effervescent, et tout le monde, sauf moi, parlait français en entrant dans la cour vers la ferme de deux étages où la photo d'Angela avait été prise il y a si longtemps.

Le bâtiment abritait un toit élégant et chaque douzième vitre avait une boîte à fleurs pleine de géraniums rouges brillants. Je me suis concentré sur la porte de la maison, l'avant et le centre, avec son capuchon triangulaire abritant les marches de l'avant. Quand je me suis tourné pour inspecter les trois autres bâtiments du quadrilatère, j'ai été stupéfait. Voici la photo de Salmon de soldats jouant dans la neige. Pas de soldats ni de neige en août, bien sûr, mais c'était le même espace, le même coin, le même mur, la même entrée voûtée par le mur. Je venais de marcher ici par l'arcade. Pendant six ans, je me suis demandé ce que l'ouverture a mené. Maintenant, je le savais. Il a conduit à la route, et à un pâturage de vache à travers la route.

J'ai également vu ce qui restait à droite et à droite de l'ancienne photo. Le long du bâtiment laitier à gauche, un collier de bordure noir et blanc aboyait dans une grande cage. À droite, deux nouvelles voitures étaient garées, une dans une structure maigre, l'autre dans la grange en pierre.

L'air sentait des gaufres. La femme de Philippe Grenson faisait la cuisine à l'intérieur. Angela Wuidar a parlé des soldats américains qui sortaient en patrouille toute la journée et revenaient se reposer la nuit. Elle se souvint aussi de faire des pommes frites françaises - sauf qu'elles étaient des frites belges, mieux que les frites françaises - pour les GI ici le jour de Noël 1944.

Gustave Grenson, âgé de 7 ans et vivant dans une ferme voisine lors de la Bataille des Ardennes, a rappelé les promenades en jeep et le chocolat des Américains. Annick a révélé que ses parents nés français étaient tous deux dans les débarquements du D-Day Normandie - son père dans la première vague le 6 juin 1944; Sa mère le lendemain, lorsque les plages étaient sécurisées. Les deux ne se sont pas rencontrés jusqu'à une victoire alliée dans le sud de l'Allemagne, le 4 juillet 1945. Et Renée Toussaint nous a parlé du soldat américain, elle s'est amicale à Harzé en décembre 1944. Il s'appelait également Warner. Quand elle a vu l'avis de journal d'Annick, elle a dit, elle pensait que j'étais le fils de cet ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale. À mon grand étonnement, j'ai découvert que cette Warner - Charles L. Warner, maintenant de Lompoc, en Californie - avait aussi un fils nommé Frank. J'ai demandé à Angela si je pouvais prendre sa photo. Elle se dirigea vers la porte d'entrée de la ferme. Elle était aussi mince qu'elle était en 1944, et elle avait l'air plus gai. Elle n'avait plus la grande coiffure brune roulée des années 40. Ses cheveux étaient plus courts, soignés et gris-grisâtre. Elle sourit pour ma caméra au même endroit que la lentille de saumon l'attrapa.
Angela tourna ses yeux vers la grange et me disait quelque chose en français. Annick traduit. Angela a dit que mon père aurait dormi dans cette grange. Dans le bâtiment, Philippe m'a mené, passé la voiture parée et au-delà des machines à traire des bovins en acier inoxydable. À l'arrière de la grange, il indiquait une ouverture du deuxième étage dans le mur de pierre, une porte sans porte. Est-ce le grenier? J'ai demandé. Oui, dit-il, et avec un balayage de son bras, il m'a encouragé à monter l'échelle en acier. Mon genou gauche n'était pas vraiment apte à une montée. Je l'avais tendue deux semaines plus tôt en Pennsylvanie. Allez-y, Philippe m'a exhorté. J'ai franchi trois pas, et le genou me tue. Si cela faisait grand mal, je pensais, comment allais-je revenir? Vous pouvez le faire, a déclaré Philippe. Tu peux le faire. Ensuite, il m'a frappé. Comment pourrais-je hésiter? J'avais 4 000 milles pour voir cette ferme, et l'histoire du grenier était une grande raison. Bien sûr, j'allais. Au sommet, je me balancais à droite et à travers la porte. Puis je me suis penché dans un autre passage dans le grenier. À cet étage, les balles de foin ont été empilées trois et quatre profondément d'une extrémité à l'autre, et contre le mur, elles ont progressé jusqu'à huit balles de haut. Deux minuscules fenêtres illuminaient légèrement la pièce.

Piromboeuf 4pngLe grenier (la grange) à la Ferme Pironboeuf à Harzé, en Belgique, où le sergent Thomas E. Warner et d'autres soldats du 54e Bataillon Signal dormaient pendant environ une semaine au début de la Bataille des Bulges (Bataille des Ardennes).

Maintenant, je pourrais imaginer mon père dans le grenier. Il serait dans le coin lointain, bien regroupé, ronflant avec le meilleur d'entre eux. Descendre du foin ne valait pas le souci. Mon genou était bien. Philippe et moi sommes retournés dans la cour, où j'ai dit à Annick que le travail de pierre était tellement similaire à tous ces bâtiments agricoles que je ne saurais probablement jamais exactement où la photo de guerre de mon père a été prise. Un trop petit mur apparaît dans l'image, dis-je, et d'ailleurs, cette partie de l'image est floue. Philippe a ouvert mon livre d'images et m'a cherché.

Il était ici, dit-il, en gesticulant vers la porte d'entrée. Il était là. Mon père était près de la porte d'entrée? Philippe a mal compris, pensai-je. Il a dû regarder la photo d'Angela. J'ai donc vérifié. Il regardait la photo de mon père. Comment pouvez-vous être certain qu'il était ici? J'ai demandé. Philippe m'a poussé quelques pas pour avoir la bonne perspective. Il a souligné les deux fenêtres et la ligne de toit sur l'ancienne photo. Puis il a frotté son doigt sur le cadeau mort. C'était cette figure noire et floue sur le mur derrière la tête de mon père. Ce flou sombre était exactement au même endroit, par rapport à la fenêtre du deuxième étage, comme un ornement en fer noir toujours accroché à la ferme. En forme de X de fantaisie, l'ornement est la partie visible d'un faisceau de fer, un dispositif de fer fixant un faisceau de toit au mur de pierre. X a marqué l'endroit. J'ai haleté. C'était l'endroit. J'étais dans l'espace.

Piromboeuf 6pngPiromboeuf 7png

C'est là que mon père était debout, fatigué et sans vent, probablement lorsque le 54e Bataillon Signal est arrivé à Harzé le jour de Noël 1944. C'est pourquoi je suis venu ici. Je voulais être précisément dans cet endroit. Je voulais respirer le même air qu'il a fait pendant la bataille des bombes. Je voulais entendre certains des mêmes sons, sentir certaines des mêmes odeurs. Je voulais sentir une troisième dimension de la bataille. Le fils d'un soldat américain, j'ai eu l'honneur d'être ici. Huit ans avant ma naissance, mon père était là dans la plus grande bataille jamais menée par l'armée américaine. Dans cette campagne, 19 000 Américains sont mortes en défendant la liberté à l'heure la plus sombre. Six cents mille hommes de plus ont mis leur vie sur la ligne ici, et il était un. Il était là.

Dans son lieu libre de terre belge, j'ai réfléchi. J'ai regardé autour de ce qu'il a vu ici. L'ancienne image avait une troisième dimension.

Après les gaufres et cent au revoir, Annick et moi sommes partis pour le village d'Aywaille, à quelques miles au nord. Au centre-ville d'Aywaille, nous avons trouvé la rue où les habitants de la ville ont assisté à la bataille aérienne à la fin de décembre 1944. Les caisses de fleurs ont décoré les trottoirs. Les bâtiments au centre de l'ancienne image de Salmon étaient maintenant une boutique de chaussures et un concessionnaire de téléphonie cellulaire. Aywaille était animée d'activités.

photo.pngCette photo a été prise par Thomas Warner le 24 décembre 1944. Elle montre des habitants d'Aywaille, dans la rue François Cornesse, le nez en l'air pour regarder un combat aérien opposant des avions de chasse allemands et des chasseurs et bombardiers américains. Sept bombardiers B17 s'écrasèrent dans la région, à Fraiture-en Condroz, Esneux, Comblain-au-Pont, Aywaille, Florzé, Louveigné et Deigné. (photo tirée du livre "Aywaille, chronique illustrée du XXe siècle de René Henry" qui m'autorise aimablement à publier cette photo appartenant à Monsieur Jean-Michel Delvaux).

Le lendemain, j'ai vu Francorchamps, où mon père a vu des camions de cadavres gelés se rendre à l'enterrement; Et Malmedy, où les Allemands ont massacré 84 prisonniers américains au début de la bataille. Et juste à l'intérieur de l'Allemagne, j'ai vu Mulartshutte, site du 54e Signal Battalion, le premier quartier général sur le sol ennemi, le 7 février 1945. Ils étaient à 300 milles plus loin en Allemagne lorsque les nazis se sont rendus trois mois plus tard. Les Ardennes de Belgique étaient tranquilles maintenant. J'étais ici longtemps après la bataille, longtemps après les bruits sévères et mortels. Je pouvais marcher sur les traces de mon père, mais à l'été belge de 2000, je ne pouvais pas ressentir la quatrième dimension de la guerre, son incertitude quant à la vie et la mort. Je ne pouvais sentir l'angoisse, la peur, les douleurs et le froid de l'hiver 1944-1945. Au lieu de cela, j'ai apprécié ce que les Alliés ont gagné. J'ai senti une Belgique en paix, une Belgique amicale et gratuite. Compte tenu de tout, cela a rendu le voyage valable. Quand je suis retourné en Pennsylvanie, j'ai montré à mon père les nouvelles photographies de Belgique et transmis les nombreux messages gentils. Il a dit qu'il était surpris de voir à quel point la Belgique semblait bien avoir l'air aujourd'hui. Ce n'était pas qu'il avait imaginé que le pays était gelé dans le chaos de la guerre, mais il s'attendait à ce que les Ardennes fussent débordées par l'étalement des banlieues. Puis il m'a demandé, qu'est-ce que je vous dois? "Quelle ? J'ai dit, perplexe. Qu'est-ce que je vous dois pour ce voyage? il a dit. J'ai l'impression que je vous dois quelque chose. J'étais au sol. Ce sont mes vacances, je lui ai dit. Vous ne me devez rien. Je suis revenu avec des richesses qui ne peuvent être mesurées. J'ai de nouveaux amis dans des endroits éloignés. J'ai des réponses aux questions que je croyais sans réponse. Je suis dans la crainte du sacrifice qu'il a fallu pour gagner la Seconde Guerre mondiale. Et je suis plus fier que jamais de mon père.

Je suis libre, Pop. Vous avez payé ma route il y a longtemps."

 

Warner

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Angèle et Thomas, puis trois G.I. entourent Irma GRODENT (debout) et Angèle.

Piromboeuf 3pngFrank Warner, de Pottstown, en Pennsylvanie, se trouve dans la cour de la Ferme Pironboeuf à Harzé, en Belgique, en août 2000, lors de sa visite des lieux que son père Sgt Thomas E. Warner a vu pendant la Seconde Guerre mondiale. Son père, décédé en 2004, était au 54e Bataillon Signal.​
 

Thomas WARNER a aussi combattu au Vietnam, il est décédé le 17 juin 2004 et repose au cimetière Saint Vincent de Portland en Pennsylanie.warner.jpg

Dollar 1

 

Afin de ne jamais oublier où la guerre l'avait conduit en Europe, Thomas WARNER a eu l'idée originale d'annoter tous ses points de passage sur le même billet de un dollar, recto verso :

"POE NEW YORK 30 june 1942 - HALIFAX Nova Siota 4 juy 1942 - REYKJAVIK ICELAND 12 july 1942 - GRENHOEK SCOTLAND 28 july 1944 - WARMINSTER ENGLAND 2 august 1944 - CHERBOURG FRANCE D PLUS 132 (D Day + 132 jours) - EPERNAY FRANCE 17 october.

MARCHE BELGIUM 19 december 1944 - WERBOMONT BELGIUM - HARZE BELGIUM 25 december 1944 - FRANCORCHAMPS BELGIUM - MALMEDY BELGIUM - MONTENAU BELGIUM - MUHLARTSHUTTE GERMANY 7 feb 1945.

BEN....?... GERMANY - WILLEMBURG GERMANY - HEIGENAUD OLPE GERMANY - WIPPERFURTH GERMANY - GUMMERSBACH GERMANY - ULEBEN GERMANY - DANLENBERG GERMANY - HAGENAU GERMANY - FRANKFURT GERMANY - EPERNAY FRANCE - CHANTILLY FRANCE - SAINT MARTIN DE CRAU FRANCE - MARSEILLE FRANCE - CALAS STARTING AERA.

Warner 1

                   Merci à Frank WARNER de m'avoir envoyé cette belle photo de son papa.

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Grâce à Jean-François HACKEN de Harzé, j'en sais maintenant beaucoup plus sur le crash de 2 avions sur les hauteurs du village le mardi 6 mars 1945. Jean-François m'a gentiment donné des copies du rapport de l'accident rédigé par l'armée américaine ainsi qu'un article parut dans la revue Harzé au fil du temps n°112 de novembre-décembre 1990. Article écrit par Monsieur Jean-Emmanuel SOHIER. J'en fait ici un résumé :

Ce jour là, une escadre comportant 36 avions américains décolle de Juvincourt en France, elle fait partie du 647e Esquadron U.S , Groupe 410 de la 1ere Division de l'armée de l'air américaine. La mission de ces 35 Douglas A-20 Havoc et d'un B-26 est le bombardement de Ofladen, faubourg de Cologne. Le B-26 ouvre la marche, il est chargé en outre de disperser des rubans d'aluminium destinés a brouiller les radars. Suivent les A-20, armés chacun de six bombes explosives d'un peu plus de 225 kilos.

Au retour de la mission, les pilotes de deux A-20, les n° 43-21725 et 44-172, communiquent par radio qu'ils quittent la formation et s'enfoncent dans les nuages épais à 1100 pieds ce qui représente 300 mètres, le sommet de la Heid Copin dépasse 400 mètres, c'est 380 mètres du côté du Tige des Tilleuls... Ce seront les dernières nouvelles reçues de ces deux avions car peu après, ils s'écrasent  à l'ouest de la commune, à Houssonloge, il est 16h10, une montre trouvée dans les débris est arrêtée sur cette heure. Se sont-ils accrochés ? Ont-ils percutés les arbres ? Le brouillard a t-il faussé les données des altimètres ? C'est impossible à dire vu l'absence de témoins.

Des harzéens arrivent sur le lieu de chute des débris. Parmi eux mon grand-père Auguste RIXHON, ouvrier communal à l'époque, à qui il est demandé par les autorités de récolter les restes humains, affreusement déchiquetés, et de les enterrer provisoirement sur place. Ce qu'il fit, notamment avec l'aide de son fils Edmond. Ils inhumèrent six cadavres. Plus tard, ces corps furent exhumés et emportés par des services américains. Cependant des viscères et autres restes épars furent retrouvés les jours suivants. Ils furent rassemblés et enterrés par Auguste qui érigea une croix de bois sur la fosse. Plusieurs mois plus tard, ils furent aussi récupérés par les Américains et la croix resta sur place. Les intempéries et les insectes l'ont fait disparaitre depuis.

Parmi les débris, dans une poche de veste en cuir en morceaux,  mon grand-père trouva un pass (laissez-passer) au nom d'un certain premier lieutenant John HOAR qui devait donc être une des six victimes. Pourtant, des années plus tard, les noms de ces six aviateurs furent divulgués : lieutenant Lloyd E.DICKERSON n° de service M 1051 - sergent d'état-major William R.MAHOOD n° de service 06949955 - sergent d'état-major Donald D.REESE n° de service 19055189 - lieutenant Allen R.WEBSTER n° de service 18076838- sergent Ralph Hunter PAGE n° de service 34653295 et sergent d'état-major Frank L.RANKIN Jr.n° de service 31469815, pas de trâce de J.HOAR ! Il y avait pourtant bien 3 hommes d'équipage par A-20 donc six victimes. On peut supposer que, soit dans la précipitation du décollage, au vestiaire, un des aviateurs avait du revêtir par erreur la veste de cuir de John HOAR avec dans la poche le pass, soit John HOAR avait oublié ou perdu son pass dans l'avion lors d'une précédente mission. Mystère ! 

Mai 2021 : Le mystère John HOAR résolu ! 

Malgré de longues et nombreuses recherches je n'ai jamais rien trouvé sur l'identité de ce John HOAR ni de la présence de sa carte d'identité dans les débris du crash. Mais il y a quelques jours je reçois un mail d'une dame, Emily, qui m'écrit depuis les Etats-Unis pour me dire que son grand-père était un des pilotes, il s'agit du lieutenant Lloyd Eugène DICKERSON.

Emily me raconte alors que Lloyd qui était très ami avec John l'a remplacé au pied levé pour cette mission car il était très malade ce jour là ! Et ce serait pour des raisons de dédouanement, de papiers que John a donné sa carte d'identité à Lloyd. Celui ci n'a pas hésité à remplacer son ami ainsi d'ailleurs que son équipage a remplacé l'autre équipage... Le destin...

John HOAR a survécu à la guerre... Il a d'ailleurs assisté à la cérémonie de remise de la médaille Purple Heart à la maman de Lloyd que celui ci a reçu à titre posthume et qui s'est déroulée au Tennessee. D'après Emily le petit carnet d'adresse appartenait à son grand-père. Elle prévoit de visiter la région dès que les mesures sanitaires dues au Coronavirus seront adoucies. Je lui remettrais le carnet.

Quelle émotion mutuelle Emily et moi avons ressenti en échangeant ces informations. Nos familles sont maintenant liées à jamais.

De plus et évidemment sans le savoir j'avais publié il y a quelques années déjà une photo de Lloyd avec un de ses camarades, vous la trouverez plus bas. Photo prise sur la base de Juvincourt en France. Le camarade en question était ... John HOAR

 

Un petit carnet avec quelques noms et adresses se trouvait à coté du pass :

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           le pass recto-verso en haut et ci-dessous le petit carnet d'adresses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Douglas A-20 Havoc

                                  Douglas A-20 Havoc

 

 

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Stèle commémorative élevée par les Anciens Combattants Harzé en 1989 près du lieu du crash.

 

Les équipages ne seront jamais considérés comme "killed in action" (tués au combat). Le commandement de l'escadre devant fournir dans les deux jours un rapport au Q.G. et ignorant le crash à Harzé, ils seront considérés comme 'missing in action" (manquants). Aucune rectification de se rapport n'interviendra !

 

Le sergent Donald D REESE, né en 1917, était du Montana, il habitait à Valey et était célibataire. Il s'était engagé le 24 septembre 1941 à Missoula dans le Montana. Il a reçu la médaille aérienne avec six groupes de feuilles de chêne. Il est enterré au cimetière militaire américain de Henri-Chapelle en Belgique.

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Le Lieutenant Allen R. WEBSTER, né le 6 décembre 1922 au Texas, habitait Hall. Il s'était engagé le 3 décembre 1943 à Lubbock. Il repose au cimetière de Fairview/Memphis dans le Texas. Il était le pilote du 43-21725.

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Le Sergent Ralf Hunter PAGE est né à Chesterfield en Caroline du Sud en 1924. Il a fait ses études au lycée de Cheraw. Il était célibataire, fils de A. Hunter et de Kathleen Murray Page. Il s'est engagé le 16 avril 1943 à Jackson, Colombia. Il a reçu la médaille aérienne avec trois groupes de feuilles de chêne. Il repose, lui aussi, au cimetière militaire américain de Henri-Chapelle.

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014-2.jpg   Page                                               

 

                      

 Voici la copie d'un article du journal local "Butler Eagle" de Butler en Pennsylvanie aux USA.

mahood-journal.png"L'aviateur de Butler est porté disparu.

Le Sergent d'état major William Mahood est porté disparu en opération depuis le 6 mars en Europe.

Ses parents,Mr. et Mme. Walter S. Mahood ,434 Isabella Street ,ont reçu une lettre du Major Général Samuel E. Anderson, son officier supérieur ainsi qu'un télégramme du Département de la guerre.

Le Sergent d'état major Mahood était enrôlé dans l'armée depuis le 6 août 1939 et a servi trois ans et demi dans la Zone du Canal (Panama) sans avoir de permission. Il est ensuite rentré au pays et a reçu un an d'entrainement dans l'Armée de l'Air avant de partir pour l'étranger. Il a reçu la médaille aérienne avec plusieurs groupes de feuilles de chêne.

Le Sergent d'état major Mahood était diplômé de l'école secondaire de Butler et travaillait au "Butler Eagle" local depuis six ans et demi ".

 

William R. MAHOOD était né le 18 décembre 1920 en Pennsylvanie. Il repose maintenant au cimetière national de Baltimore dans le Mariland aux USA.

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Ci-dessous le lieutenant Lloyd Eugène DICKERSON, il était né le 5 septembre 1920 à Memphis dans le Tennessee aux Etats-Unis. Le nom de sa mère était Bessie Brown Dickerson. Il était marié a Opal Canzadia SMITH et avait une fille qui avait 4 ans en 1945. Lloyd était acteur.

Il était engagé depuis 1940 et a reçu la "Purple Heart" (médaille militaire américaine). Au milieu Lloyd Dickerson et un de ses camarades (John HOAR) sur la base de Juvincourt,près de Reims en France. Il était le pilote du 44-172.

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                        Lloyd Dickerson est enterré au cimetière "Forest Hill" à Memphis dans le Tennessee.
pierre-tombale-dickerson.png                                                          .

Frank L. RANKIN Jr. était né le 17 août 1921 à Orange, Essex, New Jersey, U.S.A. Fils de Frank L. RANKIN Sr., mari d'Anne RANKIN, marié le 14 février 1941 à Belleville, Essex, New Jersey. Il repose maintenant au cimetière de Glendale, Bloomfield, New-Jersey.

pierre-tombale-rankin-2.png                

Photos des pierres tombales américaines : Find a grave.com

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Le 9 avril 1944, les allemands volèrent 2 cloches de l'église,dans le but de les refondre et d'utiliser le métal pour des douilles d'obus, comme ce fut le cas dans beaucoup d'autres communes. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elles furent heureusement retrouvées et ramenées à Harzé en novembre 1945. 

 

 

 

 

 

 

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Le château de Harzé a été réquisitionné d'abord par les allemands et ensuite par les alliés. Le 29 octobre 1944, les américains y installèrent un poste d'état-major. Lors de la bataille des Ardennes, le Major Général Matthew B RIDGWAY, commandant le 18e Airborne Corps, y avait son poste de commandement.

Le 24 décembre 1944, le Field Marshal Sir Bernard L MONTGOMERY y rendit visite à RIDGWAY.

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                                 Montgomery et Ridgway sortant du château le 24-12-1944.

Montgomery a harzeMontgomery et Ridgway vérifiant une carte au château le 26-12-1944. Extrait traduit des Mémoires de Ridgway: "Monty Sir Bernard L. Montgomery et moi (Ridgway), vérifiant une carte de situation à mon siège à Harzé, Belgique.Le grand commandant britannique était rarement dans des environnement confortable. Il préférait être caché quelque part à proximité des combats, avec un petit groupe de commande logé dans les remorques."

 

Le 28 décembre 1944, le Général Dwight D EISENHOWER, commandant en chef du théâtre d'opérations européen, y rencontra lui aussi RIDGWAY comme en témoigne ce panneau installé dans le porche d'entrée de la cour inférieure. (cliquez pour agrandir).

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Le 2 septembre 1945 - Harzé fête le retour de ses prisonniers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anciens combattants

  • Les anciens combattants  :

 

En médaillon à gauche : Louis HELLIN, à droite : Hubert ATQUET.

1er rang au-dessus et de gauche à droite : Marcel MINGUET - Edgard GABRIEL - Albert SCHOLSEM - Mr.BERGENHUIZEN - Olivier CORNET - Clément GROLET - André ROEL - ?

2e rang : Théo VAN BRABANT - Joseph BONMARIAGE - René GRÉGOIRE - Jules CORNET - Roger LEPIÈCE - Arthur WUIDAR - Alphonse BONMARIAGE - Albert SIMONIS - ?

3e rang : ? RIXHON (surnommé l'Poney dè Trou d'Bosson) - Julien BONMARIAGE - Pierre HABRAN - Honoré RENARD - Frans DUMONT - Maurice PEROT - BONMARIAGE - ? - ? - ? - Laurent PIRLOT.

4e rang : Antoine GROLET - Albert DODEIGNE - Urbain LESPAGNARD - Raymond SCHOLSEM - ? - ? - Joseph DELEUZE - ? - Marcel GODET.

En médaillon en-dessous : Émile FORTHOMME.

 

 

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Malheureusement trois harzéens décéderont des suites de leur captivité en Allemagne:

 Louis HELIN qui est revenu malade et mourut chez sa maman le 4 janvier 1945 à l'age de 29 ans.

L hellin

 Hubert ATQUET décédé le 27 mars 1944 à l'hôpital de Koenigswartha (All.), il avait 39 ans. Cependant sur sa tombe, au cimetière de Harzé, on trouve la date du 26 mars 1944, ce genre de décalages étaient fréquents vu l'état de désorganisation totale un peu partout.

plaque commémorative de L.HELIN à gauche,la plaque commémorative de L.HELIN - à droite la tombe de H.ATQUET avec la croix en bois ramenée d'Allemagne. (photos de Mr.Philippe HAMOIR).
  

 

 

 

  Le 1er mai 1944 une cérémonie en l' honneur de Monsieur ATQUET eut lieu au village

 

 

 

 

 

 

 

 

 Sa dépouille fut exhumée et ramenée d'Allemagne. Hubert ATQUET a été enterré au cimetière du village le 28 avril 1949.

 

 

 

 

 

 

Emile FORTHOMME né le 26 décembre 1893 à Harzé, décéde le 24 février 1945 à Dora (camp de concentration nazi destiné à la fabrication de missiles V2 pendant la Seconde Guerre mondiale). Le camp de Dora, dépendant du camp de Buchenwald, ouvrit à la fin du mois d'août 1943. Il était garde forestier. Invalide de guerre 1914-1918. Déporté politique 1940-1945. Adjudant A.R.A. Le convoi qui l'envoyait à Buchenwald est parti le 8 mai 1944.

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  •  Un civil exécuté :

Le 7 septembre 1944, Joseph POLET né le 12 juillet 1922 à Harzé est en visite chez Gaston VANVAL à Grand-Trixhe (Werbomont). Visite malheureuse, car à trois jours de la libération, des allemands, en colère parce que des résistants ont ouvert le feu sur leur convoi sur la route de Werbomont, reviennent dans le petit hameau. ils se déchainent alors sur les pauvres habitants. Joseph POLET est véritablement assassiné, il reçoit une rafale de mitrailleuse dans le dos ainsi que son hôte. Quand les nazis s'en vont, sept innocentes victimes gisent dans le village consterné. Joseph POLET avait 22 ans. Il repose au cimetière de Harzé.

  Un monument a été érigé à Grand-Trixhe en mémoire aux victimes                                                                    

  http://www.levisiteur.be/PageGU-A/PageGU-A-MON_SEPT_SEPTEM-0100.htm

 

 

 

  • Un ancien Harzéen mort en captivité :

Alfred GODET né le 3 octobre 1903 à Harzé est décédé en captivité fin avril 1945 lors de l'évacuation du camp de Buchenwald où il était prisonnier politique. Combattant de 1940, il fit aussi partie de la résistance. Arrêté le 14 avril 1944, il est du convoi du 23 mai 1944 vers Buchenwald. Décédé après un an de captivité. Obsèques solennelles célébrées le 8 octobre 1945 à Fontin-Esneux. Mentionné sur le monument aux morts des communes de Fontin et de La Haze.

AFontin

 

 

  •  Un résistant abattu :

Roger GOFFINET né à Havelange-Harzé le 23 juillet 1923. Le 23 décembre 1943 (et pas 1944 comme indiqué sous sa photo), il assiste, avec son frère Charles, qu'il a suivi aux Partisans Armés de la 31e Cie, et avec trois autres résistants, Marcel GREGOIRE de Harzé - Joseph LEJEUNE de Chambralles-Aywaille - Nicolas SCHROEDER d'Awan-Aywaille, au mariage de sa soeur Simone. Le repas de noce a lieu le soir à l'hôtel du Ninglinspo à Sedoz-Nonceveux, l'hôtel Lawarrée.

C'est la fête, les convives sont réunis dans une ambiance de joie et d'oubli. Les cinq hommes se tiennent à l'écart dans un salon attenant au restaurant, tous font l'objet de recherches des Allemands. Vers 21H, Joseph LEJEUNE, à la demande de ses amis, les quitte pour aller chercher son violon à son domicile.

Vers 21H30, alors que les chansons succèdent aux chansons, les portes s'ouvrent avec fracas. Des feldgendarmes allemands armés font irruption dans la salle.

Les quatre du salon annexe ont été prévenus à temps, dès l'arrêt des camions allemands sur la chaussée. Charles GOFFINET et Nicolas SCHROEDER sont montés à l'étage, où l'épouse LAWARREE fait entrer Charles dans une trappe dans le plancher et dit à Nicolas de sauter sur le toit d'un bâtiment annexe. Roger GOFFINET et Marcel GREGOIRE se sont enfuis derrière l'hôtel, poursuivis par les Allemands qui ouvrent le feu. Roger GOFFINET est tué, Marcel GREGOIRE est arrêté ainsi que Nicolas SCHROEDER. Ils seront interrogés à la Feldgendarmerie d'Aywaille puis transférés à la prison Saint-Léonard à Liège.

Ils sont emmenés le 4 mars 1944 au camp de Vught en Hollande, d'où Nicolas SCHROEDER parvient à s'évader et à regagner la région. Marcel GREGOIRE est lui transféré à Sachsen Hausen, Orianenburg et à Neuengamme, où il subit les pires traitements jusqu'à sa libération par les Alliés. Il rentrera à Harzé le 30 juin 1945.

Charles GOFFINET, toujours résistant, sera arrêté en juin 1944. Il reviendra à la libération.

Joseph LEJEUNE sauvé ce soir là par son violon, sera arrêté le 29 avril 1944. Interné d'abord à la Citadelle, il est ensuite déporté le 20 mai à Buchenwald. Il décèdera, en évacuant, à Freissing (Haute-Bavière) le 29 avril 1945.

L'arrivée des Allemands est due à une dénonciation qui sera éclaircie sans que le moindre doute soit possible. Le jour même du mariage, une toute jeune messagère a apporté à la Feldgendarmerie une lettre dénonçant Charles GOFFINET et ses amis qui seraient présents au mariage le soir même. Le service D de la résistance a pu retrouver l'auteur de la lettre, et communiquer son nom aux Partisans Armés pour décision...

Souce : Jean BOURGUET dans son livre "Histoire de la 31e Cie de l'Armée Belge des Partisans" aux éditions "P.L. Editions".

 

Goffinet

 

Source photo : http://www.bel-memorial.org

 

enanin.p@gmail.com

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Date de dernière mise à jour : 23/10/2021

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Commentaires

  • Jean-Louis Marcandella

    1 Jean-Louis Marcandella Le 26/04/2020

    Bonjour,
    J'habite Houssolonge depuis 2 ans et c'est en recherchant des informations sur la stèle au bout de ma rue qui commémore le crash d'un avion US le 6 mars 1945 que j'ai découvert votre site.
    Dans le paragraphe relatif à ce crash, vous mentionnez le fait que que "Au retour de la mission, les pilotes de deux A-20, les n° 43-21725 et 44-172, communiquent par radio qu'ils quittent la formation et s'enfoncent dans les nuages épais à 11.000 pieds ce qui représente 300 mètres, le sommet de la Heid Copin dépasse 400 mètres, c'est 380 mètres du côté du Tige des Tilleuls...
    Or 11.000 pieds correspond à +/- 3.350 m.
    Je suppose que soit ils volaient très bas et n'ont pas eu l'occasion de grimper assez vite ou qu'ils visaient 1.100 pieds.
    Je n'ai pas encore lu tout votre article mais le peu que j'en ai lu a attisé ma curiosité et je vous remercie pour le travail que vous avez réalisé.
    Sincères salutations
  • Tilman Maggy

    2 Tilman Maggy Le 31/10/2019

    Née en 1934 à Liège, j’ai été placée chez les Godinas, rue du Chaffour, au début de l'année 1943, par la Croix-Rouge, j’y suis restée, jusqu’au début 1945. J’ai des souvenirs et quelques photos, de même qu’ une recherche sur les noms de lieu, que j’ai réalisée après mes études universitaires.
    Peut-être cela intéresse -t-il quelqu’un.
    Félicitations pour votre travail de mémoire.
  • jean-marie lacasse

    3 jean-marie lacasse Le 04/09/2019

    Le massacre du 8 septembre 1944 des sept civils de GERARDWE a Basse-Bodeux est presque oublié.
    Je connais une partie de l'histoire mais est-il possible d'accéder aux archives de Johann "Hans" Waldmüller (13 septembre 1912 - 8 septembre 1944), commandant du I.Bataillon / SS-Panzergrenadier-Regiment 25 /.Nous voudrions savoir comment s'est passé la recherche des fusillés et la suite…..
    Nous devrions nous entendre a ce sujet
    Merci encore

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